Le fait qu’un bien immobilier soit occupé par un preneur en vertu d’un bail commercial implique plusieurs conséquences importantes à prendre en compte dans le cadre de sa vente, tant pour le preneur que pour les parties au contrat de vente.
En principe, le bail commercial est conclu pour un terme de 9 ans, renouvelable trois fois[1]. Mais que devient ce bail en cas de vente ?
Lorsque le bien est vendu, le bail commercial reste en vigueur à moins qu’une clause d’expulsion en cas d’aliénation ou une clause prévoyant la fin du bail par le nouvel acquéreur ne soient prévues[2]. A défaut, le preneur conserve donc ses droits et obligations en vertu du contrat, même après le changement de propriétaire. L'acheteur devient donc le nouveau bailleur et, à ce titre, doit respecter les termes du bail en cours.
Le preneur doit également veiller à ce que son bail ait « date certaine »[3], par l’enregistrement du bail ou par sa passation en un acte authentique.
Si le preneur bénéficie, en vertu d’une clause du bail commercial, d'un droit de préemption, à savoir la possibilité de racheter le bien avant que celui-ci ne soit vendu à un tiers, il doit informer le bailleur de son souhait de l’exercer.
Le bailleur a le droit de vendre l’immeuble, ou la partie d’immeuble, faisant l’objet d’un bail commercial. Comme indiqué, le sort du bail dépend, en définitive, de l’existence ou non d’une clause d’expulsion et d’une date certaine. Mais ces questions importent en réalité davantage pour le preneur et l’acquéreur que pour le bailleur même.
En outre, le bailleur pourrait envisager de vendre le bien faisant l’objet d’un bail commercial avec ou sans le fonds de commerce dont il serait propriétaire.
Lorsque l’acheteur n’est pas lui-même le preneur, il peut expulser le preneur si le bail commercial doté d’une date certaine prévoit expressément cette faculté (mais dans le respect des motifs et préavis précités). A défaut de date certaine et en présence d’une telle clause, l’expulsion pure et simple du preneur est possible s’il occupe les lieux loués depuis moins de six mois ; si l’occupation atteint cette durée, un motif légitime devra être invoqué et un préavis respecté.
Me David BLONDEEL & Me Fiona TINELLI
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