Dans le cadre de la formation du prochain Gouvernement fédéral, la taxation à un taux de 10% des plus-values sur les actifs financiers a été envisagée. Cette mesure a d’ailleurs déjà fait chuter une première fois le formateur De Wever. Si la taxation des plus-values est recalée pour l’instant (il n’est pas exclu qu’elle puisse réapparaitre – fût-ce sous la forme d’impôt temporaire), ce projet n’a pas manqué de soulever plusieurs questions.
Bien que la dernière note du formateur évoquait « les actifs financiers », il semble que la taxe devrait viser les instruments financiers cotés en bourse ou non.
Une plus-value est, en principe, la différence entre le prix de vente et le prix d’achat d’un bien. Toutefois, plusieurs exonérations/tempéraments ont été prévus. Parmi ceux-ci :
Les modalités de perception n’ont pas encore été définies. S’agit-il d’un prélèvement à la source ou via la déclaration fiscale ? Cette question n’est pas anodine. En effet, que se passera-t-il si une plus-value est réalisée sur un titre détenu auprès d’une banque X et qu’une moins-value l’est sur un titre détenu auprès d’une banque Z ?
Pour répondre à cette question, il convient de déterminer la manière dont cette nouvelle taxe s’articulerait avec l’actuelle taxation de certaines plus-values au taux de 33% (revenus divers). Si cette question n’a pas encore été expressément traitée, il semble, qu’en évoquant « un impôt général sur les plus-values de 10% », cette nouvelle taxe deviendrait la norme et devrait écarter la taxation de certaines plus-values au titre de revenus divers.
Même si le taux de 10% demeure compétitif au regard de celui pratiqué par nos voisins (par exemple, la France pratique une imposition de 30%), un cap sera franchi. En outre, il est à craindre, qu’une fois le cap franchi, le taux soit majoré au gré des Gouvernements, et ce à l’instar de ce que nous avons connu en matière de précompte mobilier. En cas d’instauration d’une taxation des plus-values, la Belgique perdra de sa superbe sur la scène fiscale internationale.
Reste à voir ce qui demeurera de ce projet de taxer les plus-values mobilières dans la déclaration de politique du prochain Gouvernement fédéral lorsque les partenaires de l’équipe Arizona se seront accordés…
Wait and see I
[1] Les développements ci-après dressent un état du droit et de son interprétation au 3 septembre 2024.