La Belgique fait à nouveau face à une hausse du nombre de maladies de moins d’un mois !
Au cours du premier semestre 2024, 2,83 % des heures de travail n’ont pas été prestées en Belgique pour cause de maladie de courte durée (maladie d’une durée inférieure à un mois). Le pourcentage d’heures non prestées reste dès lors très élevé dans notre pays. En outre, les travailleurs sont aujourd’hui plus nombreux à s’absenter pour cause de maladie de courte durée avec salaire garanti qu’en 2019, avant la crise du coronavirus : 37,92 % actuellement contre 32,04 % en 2019. Il s’agit d’une hausse de 18,3 %. Heureusement, les périodes de maladie ne s’allongent pas. C’est ce que révèlent les chiffres réels de 470 000 travailleurs du secteur privé analysés par Acerta Consult.
« Il y aura toujours des travailleurs qui tomberont malades, c’est un fait. Le besoin d’une politique en matière de maladie est toutefois urgent si l’on souhaite réduire les coûts qu’engendrent les maladies de courte durée. Si une PME de 50 travailleurs parvient à réduire ne serait-ce que de 0,5 % les maladies de courte durée, elle économisera au moins 12 500 euros par an. Demander à ses collaborateurs de prévenir leur responsable direct par téléphone plutôt que par message Whatsapp en cas de maladie est déjà un pas dans la bonne direction », selon les experts en ressources humaines d’Acerta Consult.
En Belgique, 2,83 % des heures de travail n’ont pas été prestées au cours de la période janvier-juin 2024 pour cause de maladie de courte durée. Par « maladies de courte durée », nous entendons les périodes de maladie de moins de 30 jours, avec salaire garanti. Ce pourcentage de 2,83 % est à nouveau légèrement supérieur à celui de la même période en 2023 (2,79 %), légèrement inférieur à celui de 2022 (3,16 %), mais toujours supérieur à celui de 2019 (2,51 %), avant la pandémie de coronavirus. Par rapport à cette période, les travailleurs sont plus nombreux à s’absenter pour cause de maladie de courte durée : 37,92 % en 2024 contre 32,04 % en 2019. Bien que les périodes de maladie ne se soient donc pas allongées avec le temps, les travailleurs ont été plus nombreux à être malades.
Illustration 1 : Absentéisme pour cause de maladie de courte durée (< 30 jours, salaire garanti) : nombre moyen de jours, pourcentage de travailleurs concernés et pourcentage d’heures de travail non prestées, période janvier-juin – Chiffres d’Acerta
L’impact des maladies de courte durée est plus palpable dès lors que l’on convertit les chiffres en coûts. De cette manière, les entreprises savent ce qu’elles peuvent gagner si elles parviennent à réduire le nombre de maladies de courte durée. Une entreprise de taille moyenne occupant 50 personnes et dont 3 % des heures de travail sont perdues en raison de maladies de courte durée peut éviter une perte de 12 500 euros si elle parvient à réduire le nombre de maladies de courte durée d’un demi pour cent seulement, pour le ramener à 2,5 %. Et ce n’est qu’une infime partie des gains qui peuvent être réalisés.
Anne-Sophie Bialas, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Cette perte de 12 500 euros ne représente que le coût direct des maladies de courte durée, à savoir les salaires que l’employeur continue à verser bien qu’aucune prestation ne soit effectuée. En outre, la perte de main-d’œuvre doit également être absorbée : heures supplémentaires effectuées par des collègues, rappel éventuel de personnel en congé, service suspendu pour certains clients, etc. Tout cela a évidemment un impact sur le chiffre d’affaires, etc. Si l’on extrapole cette simulation à l’ensemble des travailleurs belges en partant d’un taux d’absentéisme pour cause de maladie de courte durée de 2,79 %, cela représente un coût total de 1 700 049 008 euros* pour les employeurs en Belgique. »
Illustration 2 : Coût de l’absentéisme pour cause de maladie de longue durée, simulation d’Acerta Consult**
Les travailleurs pourront toujours tomber malades, c’est un fait. Les maladies de courte durée ne sont donc pas près de disparaître, mais leurs répercussions sur nos entreprises ne doivent pas être ignorées. Dès lors, il devrait également être possible de gérer ces maladies de manière évidente dans un contexte professionnel. Les absences, qu’elles soient longues ou courtes, doivent faire l’objet d’une gestion et d’un suivi corrects. Et cela commence par la prise de mesures : il est impossible de s’attaquer à un problème sans l’avoir évalué. En outre, nos entreprises ont besoin d’une politique en matière de maladies qui soit soutenue par l’ensemble des niveaux qui composent l’entreprise.
Anne-Sophie Bialas poursuit : « Les travailleurs peuvent tomber malades. L’objectif n’est évidemment pas que ces travailleurs se rendent au travail malades. Il se peut également que des travailleurs soient malades pendant leurs vacances. Aujourd’hui la maladie pendant les vacances est également considérée comme une maladie et les vacances peuvent être prises plus tard dans l'année (règle en vigueur depuis le 1er janvier 2024, pour les maladies avec certificat médical). La meilleure attitude face à la maladie est l’ouverture d’esprit.Voici un conseil facile à appliquer et très efficace en la matière : veillez toujours à ce que vos travailleurs malades préviennent leur supérieur direct par appel téléphonique et pas par message Whatsapp. Il s’agit d’une question personnelle, et c’est exactement ce que doit être une bonne politique en matière de maladie. Un appel permet directement d’entamer une conversation, ce qui présente de nombreux avantages. Cela se joue entre le travailleur et son responsable, rendant votre collaborateur moins enclin à s’absenter. Si ces conversations s’inscrivent dans le cadre de la procédure normale et qu’elles sont monnaie courante, elles deviennent par ailleurs moins inconfortables pour les deux parties, et le travailleur malade n’a pas à se sentir visé. Enfin, entamer un contact personnel dès le début facilite le maintien du contact pendant la durée de l’absence. »
À propos des chiffres
Cette enquête est basée sur les données réelles de 470 000 travailleurs (ouvriers et employés) en service auprès d’employeurs du secteur privé. L’échantillon reflète le marché du travail du secteur privé en Belgique en ce qui concerne le statut, le genre, l’âge, le régime de travail, la région et la taille des entreprises. Dans le cadre de cette enquête, les chiffres du premier semestre de chaque année ont été comparés les uns avec les autres.
* En ce qui concerne la simulation au niveau de l’entreprise, nous partons des hypothèses suivantes : Salaire annuel brut moyen de 50 000 euros et baisse de 0,5 % des maladies de courte durée
** En ce qui concerne la simulation pour le marché belge du travail, nous nous appuyons sur les sources et les hypothèses suivantes :