Les travailleurs se sont déclarés malades en moyenne 1,36 fois en 2024
Bruxelles, le 23 mai 2025 - Plus de la moitié (53,2 %) des travailleurs en Belgique se sont déclarés absents au moins une fois en 2024. C'est ce qui ressort d’une étude de Securex. Depuis 2023, le prestataire de services RH constate une forte augmentation de l'absentéisme fréquent (min. 3 fois) et du nombre de travailleurs absents pendant une journée, en particulier dans les grandes entreprises.
Moins de la moitié (46,8 %) des travailleurs en Belgique ne se sont jamais déclarés malades en 2024. En 2024, les travailleurs ont été absents 1,36 fois en moyenne, soit une augmentation de 20 % par rapport à la période pré-Covid.
En outre, l'étude de Securex révèle une augmentation notable du nombre de travailleurs ayant fréquemment déclaré être absents. En 2024, un nombre record de travailleurs (17,4 %) ont déclaré avoir été absents trois fois ou plus. Il s'agit d'une augmentation de 8,55 % par rapport à 2023 et de 36 % par rapport à la période précédant le Covid.
Stephanie Heurterre, Senior HR consultant chez Securex, explique : « Nous constatons une forte augmentation des absences de moyenne et longue durée, mais ces dernières années, nous observons également une augmentation des absences courtes et plus fréquentes. Tout comme pour les absences de longue durée, il est important que les entreprises mettent en place une politique d'absentéisme structurelle qui mise avant tout sur la prévention et sur un dialogue constructif et positif. En outre, il est important que les entreprises établissent un cadre clair avec des accords précis en matière de déclaration de maladie, de certificats médicaux et de suivi. Il est également important de définir et de communiquer de manière ciblée la place et la valeur ajoutée d'autres actions complémentaires, telles que le contrôle médical. »
Depuis la suppression du certificat médical en novembre 2022, les travailleurs ne sont plus tenus de fournir un certificat médical en cas d'absence d'un jour, ou pour leur premier jour de maladie, et ce jusqu’ à trois fois par an1. Cette mesure semble également avoir un impact direct sur la fréquence des absences : le nombre d'absences d'un jour a augmenté de 44 % (passant de 6,12 % à 8,82 %).
Dans les grandes entreprises (à partir de 50 travailleurs), un travailleur sur dix a été absent pour maladie pendant une journée en 2024, soit une augmentation de 62 % par rapport à 2022. Cependant, même dans les petites entreprises, où la suppression du certificat médical n'était pas obligatoire, ce chiffre a augmenté de près de 30 % en deux ans.
Stephanie Heurterre : « Avec la suppression du certificat médical, il est plus facile pour les travailleurs de décider eux-mêmes lorsqu'ils ne sont pas en mesure de travailler une journée. Cela se traduit par un nombre accru d'absences de courte durée. Les entreprises sont donc plus souvent confrontées à des arrêts maladie inattendus, ce qui a naturellement un impact sur la planification du personnel et met la pression sur les collègues qui doivent reprendre le travail. »
Prof. Philip Verwimp, directeur de recherche à l'HIVA - KU Leuven : « Nous observons effectivement une augmentation du nombre d'absences d'un jour dans les grandes entreprises depuis la suppression du certificat médical pour une journée. Nous devons maintenant analyser s’il y a une diminution des absences de deux, trois jours ou plus. »
Comme également indiqué dans l’accord de gouvernement, la prévention des absences de longue durée est cruciale. Cependant, il est également important que les initiatives relatives à l'absentéisme fréquent (de courte durée) soient considérées comme faisant partie de ce cadre. En réponse à la hausse des chiffres, outre des accords clairs sur des actions complémentaires telles que le suivi médical, il est essentiel de développer une politique proactive de bien-être et de prévention au sein des organisations. Investir dans le leadership et dans une culture ouverte centrée sur le bien-être des travailleurs contribue à réduire l'absentéisme.
« Il est essentiel que les managers, grâce à une formation adéquate, apprennent à engager des conversations constructives sur ce sujet avec leurs collaborateurs », souligne Stephanie Heurterre. « En encourageant les dialogues constructifs et en abordant l'absentéisme de manière objective et sans jugement pendant les moments de concertation, les organisations peuvent élaborer des plans d'action sur mesure. Une politique intégrée qui surveille les absences fréquentes leur permet de prendre des mesures appropriées qui soutiennent à la fois les travailleurs et les équipes. Cela favorise une organisation plus saine et plus productive ».
Les chiffres de cette étude sont basés sur les données enregistrées par les employeurs. Ils s'appliquent à un travailleur moyen dans les entreprises comptant jusqu'à 1 000 travailleurs dans le secteur privé belge. En 2024, l'échantillon comptait 22 965 employeurs et 192 747 travailleurs. Les travailleurs de l'échantillon ont un contrat d'au moins 30 jours, dont au moins un jour au cours de la période étudiée.
La comparaison avec les données de population de l'ONSS montre que l'échantillon de Securex reflète le marché du travail belge en termes de statut, de sexe, d'âge des travailleurs et de taille des entreprises jusqu'à 1 000 travailleurs. Il est toutefois moins représentatif des régions. C'est pourquoi Securex corrige les chiffres de l'absentéisme par un facteur de pondération spécifique à chaque province.