Bien qu’en baisse par rapport à 2022, la croissance économique internationale est restée robuste en 2023, s’élevant à 3,1 %. Cette dynamique favorable fut assez inattendue, compte tenu du contexte économique marqué par de nombreuses hausses des taux d’intérêt, lesquelles ont contribué à normaliser l’inflation dans la plupart des pays du monde.
Par ailleurs, le commerce international de biens a stagné, principalement en raison d’une demande accrue pour les services, du ralentissement de la croissance économique en Chine et du conflit au Moyen-Orient.
En comparaison avec les autres grands blocs économiques, la croissance économique de la zone euro a été faible (+0,4 %). Cependant, tous les États membres n’ont pas connu la même évolution. Les États membres avec un secteur des services plus important ont enregistré de meilleurs résultats que ceux avec un secteur industriel plus développé.
En Belgique, la croissance économique a été de 1,5 % en 2023, nettement supérieure à celle de la zone euro. La baisse de l’inflation, l’indexation automatique des salaires et allocations sociales ainsi qu’un marché du travail solide ont soutenu la croissance de la consommation des ménages. Les investissements des entreprises ont également connu une très forte croissance l’année dernière. En 2024, l’inflation devrait encore baisser et la croissance économique pourrait atteindre 1,4 %. Les principaux risques sont liés aux conflits géopolitiques qui ont fait remonter le prix du pétrole, ce qui pourrait entraîner une remontée de l’inflation et un ralentissement de l’activité économique.
Au regard des années de crise dernièrement traversées, l’année 2023 a également été relativement bonne pour l’activité marchande bruxelloise. Sur l’ensemble de l’année, l’activité marchande bruxelloise a connu une croissance de 0,7 % sur base annuelle, contre 0,4 % pour le reste de la Belgique.
L’année 2023 marque également la reprise des investissements des entrepreneurs bruxellois, après trois années de restriction. Cette reprise des investissements est encourageante car elle est portée par de nombreux secteurs marchands bruxellois. L’hébergement, les activités récréatives et de loisirs, la construction et les activités de location-bail sont les secteurs qui contribuent le plus à ce rebond.
Le secteur des services aux personnes est le principal contributeur de la croissance en 2023. Dans un contexte favorable de regain de confiance des consommateurs, le volume des ventes a nettement augmenté dans l’hébergement (+33 %), les activités sportives et de loisirs (+19 %) et la restauration (+6 %).
Au sein des services aux entreprises, les activités de bureau (informatique, services juridiques et comptables, services administratifs) ont également contribué à la croissance. À l’inverse des services aux personnes et des activités de bureau, les activités de logistique et de transport, la construction et la plupart des activités de l’industrie manufacturière restent en souffrance en Région bruxelloise.
Le nombre de travailleurs salariés domiciliés en Région bruxelloise a continué d’augmenter sur l’ensemble de l’année 2023, mais de façon moins dynamique au second semestre qu’au précédent. Le ralentissement est encore plus marqué si l’on considère le volume de travail de ces salariés dont la croissance a été à peine positive au second semestre de l’année passée.
Toutefois, dans les deux cas, l’évolution est restée plus favorable pour les Bruxellois qu’au niveau de l’ensemble de la Belgique. Le travail intérimaire s’est maintenu stable en Région bruxelloise au second semestre 2023 alors qu’il a continué de reculer à l’échelle nationale.
Du côté des intentions de recrutement des entreprises bruxelloises, la situation s’est globalement dégradée entre mi-2023 et fin 2023. Si un regain d’optimisme est noté dans le commerce et l’industrie sur les quatre premiers mois de 2024, les prévisions d’emploi ont continué à baisser jusqu’en février du côté de l’important secteur des services aux entreprises.
Le chômage en Région bruxelloise n’a cessé d’augmenter depuis le début de 2023, enregistrant une hausse durant 15 mois consécutifs. Au premier trimestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés a encore augmenté de 3,4 % par rapport à l’année précédente. Le rythme de progression semble toutefois fléchir progressivement puisque la croissance sur l’ensemble de l’année 2023 s’élevait à 5,7 %. Sur les trois premiers mois de 2024, la hausse du chômage a été la plus forte pour les jeunes de moins de 25 ans et pour les chômeurs de durée moyenne (entre 1 et 2 ans).