Trois quarts des sites web contrôlés influençaient subtilement les consommateurs
Des interfaces truquées ou « dark pattern » ont été détectées sur 75,7 % des entreprises contrôlées au cours d'une enquête internationale. Elles sont conçues pour inciter les consommateurs à entreprendre des actions qui ne sont souvent pas à leur avantage. Au niveau belge, tous les sites web contrôlés présentaient au moins un dark pattern, et près de 70 % d'entre eux ont même eu recours à deux pratiques trompeuses ou plus.
75,7 % des 642 sites web contrôlés dans le monde présentaient au moins un dark pattern. Dans 66,8 % des cas, il y en avait même deux ou plus. Tels sont les résultats d'une enquête internationale à laquelle ont participé les autorités chargées de la protection des consommateurs et de la protection de la vie privée, sous la direction notamment de l'Inspection économique du SPF Economie.
L'accent a été mis sur les sites web et les applications proposant des abonnements à des produits ou à des services. Il s'agit par exemple de la livraison hebdomadaire de repas ou de fleurs, mais aussi d'abonnements à des plateformes de streaming ou à des contrats d’entretien. Les entreprises ont été sélectionnées sur la base de signalements et d’un échantillonnage ; les contrôles ont eu lieu entre le 29 janvier et le 2 février 2024.
Les dark patterns ou interfaces truquées sont des techniques utilisées sur des sites web ou des applications pour tromper, influencer, contraindre ou manipuler les consommateurs. De cette manière, les consommateurs font des choix qu'ils ne feraient pas normalement et qui ne sont pas à leur avantage. Ces techniques sont souvent subtiles et induisent les consommateurs en erreur sans qu'ils s'en rendent compte. Il s'agit, par exemple, de cacher des informations importantes ou des cases pré-cochées à décocher. Ou encore de minuteries fictives suggérant que vous disposez d'un temps limité pour profiter d'une offre ou de l'ajout de la mention « plus que 2 disponibles », ce qui impose une pression supplémentaire.
L'Inspection économique du SPF Economie a contrôlé 13 entreprises. Au moins un dark pattern a été trouvé sur tous les sites web des entreprises contrôlées, et dans 69,23 % des cas, il y en avait au moins deux.
En Belgique, des pratiques ont été détectées particulièrement fréquemment au cours de la campagne de contrôle : des pratiques suspectées d'être « sournoises », telles que l'impossibilité de désactiver le renouvellement automatique d'un abonnement lors de l'achat, et des pratiques « d'interface interference », telles que le pré-cochage des abonnements.
Cette action est le fruit de la collaboration de 27 autorités de protection des consommateurs (de l’International Consumer Protection and Enforcement Network, ou ICPEN) et de 26 autorités de protection de la vie privée (du Global Privacy Enforcement Network, ou GPEN).