1 travailleur sur 20 disposant d'une voiture de société (5,2 %) a échangé sa voiture pour un budget mobilité en 2024. L'année précédente, ce chiffre était de la moitié. Avec le budget fédéral de mobilité, les travailleurs échangent leur (droit à une) voiture de société contre un budget qui leur permet d'assurer leur propre mobilité de manière durable. Pour l'instant, seuls les employés disposant d'une voiture de société sont concernés. Compte tenu des chiffres absolus limités, le budget mobilité reste un facteur de différenciation dans la guerre des talents. Les employeurs bruxellois sont en tête. La part totale des travailleurs disposant d'un budget de mobilité est de 0,85 %, soit un travailleur sur 120.
C'est ce qui ressort de l'analyse de SD Worx portant sur plus de 37 000 employeurs et plus de 1,1 million de travailleurs.
Le budget fédéral de mobilité (BMO) est resté jusqu'à présent un phénomène « marginal », bien qu'il ait connu une croissance continue ces dernières années.Laura Bertrand, Consultante PME , SD Worx
« Le nouveau gouvernement veut donner une impulsion supplémentaire au BMO : désormais, les employeurs devront systématiquement l'offrir à ceux qui ont droit à une voiture de société. Actuellement, l'employeur peut encore choisir s'il offre le budget mobilité et à qui il l'offre. Cette liberté de choix pour l'employeur deviendra une « obligation », même si le travailleur aura toujours le choix de participer ou non au budget mobilité. »
Dans l'ensemble, SD Worx constate que le nombre d'employeurs proposant le budget fédéral de mobilité a doublé en deux ans. Les employeurs flamands sont majoritaires (58 %), mais si l'on tient compte du nombre d'employeurs par région, les employeurs bruxellois sont les plus rapides à adopter le budget de mobilité : plus d'un employeur bruxellois sur 20 (5 %) l'a introduit depuis.
SD Worx note qu'au niveau des provinces, outre les employeurs basés à Bruxelles, les employeurs de la périphérie de Bruxelles, tels que ceux du Brabant flamand et du Brabant wallon, sont également en tête, avec respectivement 3,8 % et 3,5 %. Dans les autres provinces, l'occurrence est très limitée puisque moins de 1 % des employeurs ont adopté le BMO (Namur 0,5%, Liège 0,7%, Hainaut 0,8%). Ces provinces présentent donc un grand potentiel d'évolution.
TOP 4 des secteurs où les employeurs montrent l'exemple :
85 % des employeurs appliquant un budget mobilité sont des PME (jusqu'à 250 travailleurs). Mais si l'on prend en compte le nombre d'entreprises, c'est dans les plus grandes organisations que le budget mobilité a le plus de succès, en termes relatifs. Par exemple, dans les organisations de 100 à 250 travailleurs, un employeur sur dix utilise d'un budget mobilité (soit 10 %). Dans les organisations de plus de 1 000 travailleurs, ce chiffre double : un quart d'entre elles (13 % l'année dernière) ont déjà introduit un budget mobilité. En général, « plus l'entreprise est grande, plus l'employeur est susceptible d'offrir un budget mobilité ».
« Aujourd'hui, le BMO existant a beaucoup moins de succès auprès des plus petites PME. D'une part, cela peut s'expliquer par la proportion élevée de voitures de société (nécessaires pour le travail), mais d'autre part, il ne faut pas sous-estimer l'importance de la simplicité administrative. Le système actuel a encore un potentiel d'amélioration. Par exemple, le montant du budget mobilité n'évolue pas automatiquement avec l'adaptation du budget voitures de société », conclut Laura Bertrand de SD Worx.
Le montant médian que les employés bénéficiant d’un budget de mobilité ont reçu en 2024 était de 7.800 €. Le budget de mobilité doit respecter des limites strictes. En 2023, ces limites étaient fixées entre un minimum de 3.000 € et un maximum de 16.000 €. À partir de 2024, ces seuils sont indexés. Pour 2024, la limite inférieure s’élevait à 3.055 € et la limite supérieure absolue à 16.293 €. Pour 2025, ces montants seront respectivement de 3.164 € et 16.875 €. Le montant du budget de mobilité est déterminé par le coût total pour l’employeur du véhicule de société auquel le salarié renonce. Il est fixé au moment de l’entrée dans le budget de mobilité et ne change en principe que si l’employé passe à une fonction associée à une autre catégorie de véhicule. Les employeurs se basaient initialement souvent sur le budget de leasing des voitures. À partir de 2024, des formules spécifiques s’appliquent pour déterminer le budget de mobilité.