L’année dernière, quatre milliards d’euros ont disparu en Belgique en raison de factures impayées. La crise du coronavirus n’a fait qu’aggraver la situation. La Socrem œuvre pour un recouvrement socialement responsable et empreint d’empathie. « Inutile d’en perdre le sommeil si l’on s’y prend intelligemment. »
En 2019, neuf pour cent des factures établies dans notre pays sont demeurées impayées. Ce pourcentage sera sans doute sensiblement plus élevé encore cette année. En effet, l’impact financier de la crise du coronavirus sur les ménages, les indépendants et les entreprises n’est pas négligeable. Dans certains secteurs, la situation engendre déjà des problèmes de trésorerie dans pas moins d’une entreprise sur deux. En outre, les difficultés de paiement des clients entravent les investissements. Des études européennes montrent une tendance à la hausse qui devient peu à peu préoccupante.
« En cas de factures impayées, beaucoup d’entreprises et d’institutions font directement appel à un avocat et un huissier », constate Bart Vandesompele. Il est directeur général de la Socrem, une ASBL qui défend une gestion de crédit socialement et économiquement responsable. « Le choix d’un tel trajet judiciaire est souvent posé par réflexe ou par ignorance, ou par manque d’effectifs ou de systèmes IT valables. De plus, nos autorités donnent le mauvais exemple : nous savons tous qu’elles manifestent peu d’empathie et de flexibilité lorsque des impôts ou des cotisations sociales doivent être payés. »
La remise des dettes ne constitue évidemment pas une option. Toute fourniture de biens ou services doit être rémunérée.
«Malheureusement, la plupart des créanciers attribuent d’emblée un impayé à la mauvaise volonté ou à un manque de respect pour le fournisseur », déplore Vandesompele. « Alors que la raison est souvent la négligence ou l’incapacité de payer, tout simplement. Et ce dernier cas devient malheureusement de plus en plus fréquent avec le coronavirus. En tant qu’entrepreneur, vous pouvez en perdre le sommeil, mais cela ne vous aidera pas à avancer. Les membres de la Socrem plaident dès lors pour plus d’empathie. En revanche, nous pensons que toute personne qui fait obstacle au paiement par mauvaise volonté manifeste doit être envoyée devant le tribunal. »
Le recouvrement des factures impayées par la voie judiciaire date littéralement de l’époque napoléonienne.
« Aujourd’hui, il existe une façon beaucoup plus efficace et respectueuse d’obtenir le paiement de ses factures : le recouvrement amiable », explique Bart Vandesompele. « La concertation et la communication jouent à cet égard un rôle essentiel. Vous convenez ensemble d’un plan de remboursement, à la mesure du client. En étalant le montant sur plusieurs mois ou même plusieurs années, vous évitez le découragement et la démotivation. La probabilité d’un règlement complet de la dette augmente donc considérablement.
La solution à l’amiable présente d’autres avantages. Elle est beaucoup moins coûteuse que le trajet judiciaire (voir cadre) et le client n’est pas traité comme un raté ou un malfaiteur. Il bénéficie même de la continuité des prestations alors qu’elles sont suspendues en cas de recouvrement judiciaire. Le règlement amiable est aussi sensiblement plus simple et plus rapide. En tant que fournisseur, vous ne devez pas attendre la fin de la procédure : le paiement étalé commence tout de suite.
N’en perdez pas le sommeil. Soyez avisé et optez pour le trajet amiable
Roel Van Espen
Source : Socrem