Inépuisable démagogie : les fameuses promesses électorales…

Coup sur coup, le président du PS a annoncé deux promesses électorales, toutes deux irréalisables et ruineuses. Il a d’abord préconisé de fixer le salaire minimum à… 2.800 euros par mois, puis de passer à la “semaine des quatre jours”, soit 32 heures sans perte de salaire. Si l’on appliquait ces deux mesures simultanément, les travailleurs qui bénéficient actuellement du salaire minimum (un peu moins de 2.000 euros bruts) recevraient une augmentation de 40 %, tout en travaillant six heures de moins par semaine.

Même si chacun sait qu’il ne faut jamais croire aux promesses électorales, on ne doute pas que, chez beaucoup, les annonces du PS suscitent un certain espoir. C’est évidemment l’idéal, pour un parti qui se sent concurrencé, à gauche, par les écologistes de même que, et surtout, par les communistes du PTB, qui eux aussi promettent n’importe quoi pour recueillir des voix. A ceci près qu’ils ne devraient avoir aucune perspective de participer au pouvoir, alors que le PS a toujours été un parti de gouvernement, au sein duquel il s’est la plupart du temps comporté de façon responsable.

Ces propositions ne trouveront jamais de majorité au niveau requis, qui est le fédéral. Les partis flamands, même à gauche, ne sont guère favorables à une telle aventure. Peu importe bien sûr, du moment que cela draine des voix en Wallonie. Ensuite, il sera facile de dire que… c’est la faute des Flamands si les promesses
ne se concrétisent pas !

Imaginons un instant que demain, on instaure le salaire minimum à 2.800 euros (bruts). Que se passera-t-il pour ceux dont le travail ne peut produire un montant équivalent à cette somme ?

Il faut être réaliste : énormément de gens ne produisent pas un tel revenu. Aucun employeur n’acceptera de rémunérer un travailleur qui lui coûte plus qu’il ne lui rapporte. Et nul n’engagera de candidat dont le rendement ne suffira pas à couvrir le salaire. On voit tout de suite l’énorme vague de chômage qui s’ensuivra et dont les victimes seront les travailleurs les moins qualifiés, ceux que la gauche affirme toujours défendre.


Aucun employeur n’acceptera de rémunérer un travailleur qui lui coûte plus qu’il ne rapporte.

--Typhanie Afschrift, Avocate fiscaliste @ Afschrift Tax & Legal


Bien sûr, les employeurs continueront à avoir besoin de personnel. Mais si les rémunérations belges ou wallonnes sont trop chères, rien ne les empêchera d’aller le chercher ailleurs. Pas besoin de délocaliser en Roumanie ou en Chine : face à un salaire minimum qui serait de 2.800 euros, l’employeur préfèrera aller tout simplement… en France, notre très social voisin, où le Smic n’atteint pas 1.800 euros par mois.

En ce qui concerne la semaine des quatre jours, s’il faut payer pour 32 heures le même salaire que pour 38, cela signifie que le salaire horaire augmentera encore de près de 20 %. Une autre perte de compétitivité insupportable pour les entreprises, surtout si elle vient s’ajouter à la hausse promise du salaire minimum.

Il est difficile d’être plus irresponsable : on essaie de faire rêver les gens qu’on prétend défendre alors qu’on ne fait que spéculer sur leur présumée naïveté. On sait qu’on ne pourra jamais tenir de telles promesses et il est d’ailleurs heureux que cela soit impossible, sans quoi ce “rêve” deviendrait un cauchemar pour les personnes qui auraient fait confiance à leurs auteurs. C’est dommage pour la Wallonie, au moment où Thomas Dermine entreprend une croisade méritoire pour restaurer quelque peu l’image de la Région…

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