​Intelligence artificielle : le grand soir ?

Ce matin, à l'Académie royale de Belgique, l'un de mes confrères avançait, avec beaucoup d'intuition, que l'intelligence artificielle était le télescope du monde du savoir. Aucune autre expression ne résume mieux cette impression de pénétration dans l'infini cosmique, avec des machines qui sont en train d'explorer, à la vitesse vertigineuse de la lumière, toutes les connaissances.

Ce monde est de nature inductive : il se recompose à tout moment. Et, finalement, personne ne sait quel sera l'aboutissement de cette prodigieuse révolution, qui pourrait être l'amorce d'événements impensables. Les gains de productivité seront magnifiés, mais capturés par le capital au détriment du travail, créant certainement une ultra-élite qui dominera un prolétariat du savoir.

Car ne nous faisons aucune illusion : l'intelligence artificielle est de nature à asservir ceux qui seront réduits à être des auxiliaires mendiant devant la machine.

Finalement, au risque de choquer certains lecteurs, je crois que le seul économiste qui a fourni une grille de lecture intemporelle à ces développements, c'est Karl Marx (1818-1883).

Peut-être assisterons-nous à l'avènement du "grand soir", expression du militant socialiste français Louis Auguste Blanqui (1805-1881), qui anticipait une révolution soudaine, radicale et totale, avec un soulèvement massif du prolétariat pour renverser l'ordre établi.

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