Plus tôt cette semaine, il était déjà ressorti que la majorité des entreprises maintiennent les mesures visant à limiter la propagation du coronavirus, comme le port du masque et le respect des distances au travail. Cette décision est entre autres motivée par le fait qu’elles ne savent pas exactement qui est ou n’est pas vacciné parmi les membres du personnel et qu’elles ne veulent donc pas courir le risque de voir des travailleurs tomber malades.
C’est précisément pour cette raison que la moitié des entrepreneurs interrogés souhaiterait l’introduction d’un pass sanitaire. Les personnes non vaccinées ou qui ne peuvent pas prouver qu’elles ont récemment fait un test ne seraient pas autorisées à venir travailler. Plus de sept employeurs sur dix estiment en outre qu’ils devraient avoir le droit de demander à leurs collaborateurs s’ils sont vaccinés afin de garantir la sécurité sur le lieu de travail. Même si les entreprises de plus de 50 personnes peuvent depuis peu s’informer sur le taux de vaccination en interne via leur médecin du travail, 47,2 % considèrent que ce n’est pas suffisant et veulent savoir avec précision qui est ou n’est pas vacciné.
« Nous comprenons bien sûr les employeurs, qui sont tenus légalement de garantir la santé de leurs collaborateurs. Et savoir si les collègues sont vaccinés ou ont récemment fait un test qui s’est révélé négatif peut y contribuer », déclare Matthias Debruyckere, expert juridique chez Liantis. « À l’heure actuelle, il est toutefois impossible pour un employeur de demander un pass sanitaire à ses collaborateurs. La loi ne l’y autorise tout simplement pas. De plus, les travailleurs doivent pouvoir décider librement de se faire vacciner, c’est ainsi. Enfin, il est interdit à un employeur de demander des informations médicales concernant son personnel. »
36 % tentent de sensibiliser au mieux leurs collaborateurs sur le lieu de travail afin de les convaincre de l’utilité de la vaccination ; 25 % souhaitent également offrir à l’avenir la possibilité de se faire vacciner sur le lieu de travail.
« C’est une bonne chose que les employeurs veulent sensibiliser leurs collaborateurs. Nous les soutenons dans cette démarche de différentes façons. Nous avons par exemple créé des lignes WhatsApp et cherché comment atteindre et informer au mieux les collaborateurs… En tant que médecin du travail, on voit tous les jours un très grand nombre de collaborateurs et on peut discuter avec eux de leur choix de se faire ou non vacciner, en toute confidentialité. Tant que l’obligation vaccinale n’est pas à l’ordre du jour, c’est le moyen le plus efficace d’augmenter le taux de vaccination. En ce qui concerne la vaccination proprement dite, nous assurons de bons contacts entre les employeurs et les centres de vaccination afin que des équipes mobiles puissent se rendre sur place lorsqu’une entreprise a un faible taux de vaccination », conclut Sylvia Vanden Avenne de Liantis.
Source : Liantis, 15 octobre 2021