Le 18 janvier, près d'un tiers (31%) des travailleurs belges avaient déjà reçu une prime corona. En moyenne, cette prime s'élève à 315 euros. Plus d'un quart (27,6%) des travailleurs qui ont déjà bénéficié d’une prime ont reçu le montant maximal de 500 euros. Dans certains secteurs, les employeurs sont obligés d’octroyer une prime corona ((25,2% des travailleurs bénéficiaires), dans d'autres, elle n'est obligatoire que si l'entreprise a réalisé des bénéfices (47,3% des travailleurs bénéficiaires).
C'est ce qui ressort des calculs de Securex, partenaire en matière d'emploi et d'entrepreneuriat.
«Les employeurs qui ont l’obligation de payer une prime corona doivent le faire avant le 31 mars 2022. Si cela n’est pas fait avant cette date, ils risquent une amende et devront payer la prime sous forme de salaire, ce qui est fiscalement beaucoup moins avantageux », explique Els Vanderhaegen, expert juridique chez Securex.
La prime corona est une forme de rémunération fiscalement avantageuse qui a été créée par le gouvernement fédéral pour les entreprises qui ont obtenu de bons résultats pendant la crise en 2021 et qui souhaitent offrir à leurs employés une prime unique pouvant atteindre 500€. La prime est versée sous forme de chèques consommation électroniques que le travailleur peut dépenser librement.
Pour certains secteurs (les industries de la construction, de la chimie et du nettoyage, par exemple), l’attribution d'une prime corona est obligatoire en vertu d'un accord sectoriel. La plupart du temps, un montant minimum est également convenu. Grâce à ces accords, plus d'un quart (25,2%) des travailleurs belges recevront une prime corona avant la fin du mois de mars. Le montant moyen versé jusqu'à présent pour ce groupe est de 316,6€ ; 21,5% ont reçu le montant maximal de 500€.
Pour près de la moitié des travailleurs (47,3%), l'employeur est tenu de verser une prime si l'entreprise a réalisé un bénéfice : cette règle s'applique notamment à la commission paritaire 200 (qui rassemble la plus grande part des employés) et à la commission paritaire 111 (métallurgie). Dans ce groupe, 33,7% ont déjà bénéficié d’une prime corona qui s'élève à 320€ en moyenne. 1 travailleur sur 3 a perçu le montant maximal de 500€. Leur employeur est donc allé au-delà de son obligation car le montant négocié dans le cadre des accords sectoriels est souvent inférieur.
Dans le cas où une entreprise réalise un bénéfice et où il existe un accord dans le secteur prévoyant que, dans ce cas, une prime corona doit être versée, l'employeur est tenu d’octroyer cet avantage. La prime doit être versée avant le 31 mars 2022 afin d'éviter les pénalités et de garantir les avantages fiscaux.
« Il est donc très important que les employeurs fournissent, à temps, toutes les informations à leur secrétariat social afin que le paiement puisse être effectué avant la date limite. Les infractions peuvent être sanctionnées par une amende administrative de 80 à 800 euros, multipliée par le nombre de travailleurs concernés. De plus, ces employeurs devront tout de même verser la prime, mais sous forme de salaire au lieu de chèques consommation, et cela leur coûtera beaucoup plus cher », prévient Els Vanderhaegen, expert juridique chez Securex.
Pour un dernier groupe de travailleurs (27,5%), aucun accord sectoriel n'a été négocié, et donc aucune obligation ne s'applique (principalement dans les secteurs à but non lucratif, les coiffeurs, l'hôtellerie, l'intérim et le secteur des arts). Pour ces cas précis, les employeurs devaient décider avant le 31 décembre 2021 s'ils avaient l’intention de verser une prime corona ou non. Dans ce groupe de travailleurs, seuls 5% ont bénéficié d’une prime corona à l’heure actuelle. Securex s'attend à peu de changement pour ces secteurs. Ce groupe de travailleurs n'a reçu en moyenne que 243€, ce qui est nettement moins que dans les autres groupes mentionnés ci-dessus. Seuls 15,8% des travailleurs appartenant à ce groupe ont reçu le montant maximal.
Ces résultats sont basés sur les données du Secrétariat social de Securex. L'échantillon comprend 23.312 entreprises et 215 321 travailleurs du secteur privé belge. Les personnes ayant travaillé moins d'un mois en 2021 ont été exclues des analyses. Les travailleurs de la CP 330 (soins de santé) et du secteur des transports ont également été exclus, étant donné qu'ils sont respectivement soumis à une prime sectorielle et que de nombreux petits accords différents ont été conclus.
L'échantillon est représentatif du marché du travail belge en termes de sexe, d'âge et de statut.
Source: Securex, janvier 2022