Une nouvelle enquête a été réalisée la semaine dernière par plusieurs fédérations d’entreprises et d’indépendants (BECI, UCM, UNIZO, UWE et VOKA). L’initiative est coordonnée par la BNB et par la FEB. Cette enquête fait suite à une série de douze vagues d’enquêtes menées depuis mars, dont l’objectif est d’évaluer l’incidence de la crise du coronavirus et des mesures de confinement sur l’activité économique et sur la santé financière des entreprises. L’enquête est organisée à un rythme mensuel depuis le mois d’août. Au total, 5 131 entreprises et indépendants ont répondu à l’enquête cette semaine[1]. L'évolution des indicateurs cités doit être interprétée avec prudence. Compte tenu du délai entre les enquêtes, un « biais de survie » peut apparaître, surtout au sein des secteurs les plus lourdement touchés. Il est possible que des entreprises en difficulté aient entre-temps déposé le bilan et qu’elles ne soient plus prises en compte. En outre, les fédérations et les entreprises participant à l’initiative peuvent varier selon les enquêtes.
L’enquête a été menée les 19, 20 et 21 octobre, soit juste après l’entrée en vigueur des mesures fédérales concernant le renforcement du travail à domicile et la fermeture des cafés et des restaurants pour une durée de quatre semaines. Après l’enquête, des mesures restrictives supplémentaires ont également été prises, en particulier pour le secteur récréatif et dans les Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale. L’impact de toutes ces mesures ne se reflète pas encore, ou du moins pas entièrement, dans les résultats de cette enquête. Il est donc très probable que la situation de l’économie belge y soit encore surestimée et que la situation s’aggrave au lieu de stagner.
Les entreprises belges estiment que la crise du coronavirus a fait reculer leur chiffre d’affaires de 14 % cette semaine. Ce niveau est similaire à celui enregistré lors des enquêtes d’août et de septembre, ce qui signifie que la reprise est au point mort depuis le mois d’août. La fermeture temporaire des cafés et des restaurants a entraîné une chute du chiffre d’affaires des entreprises du secteur de l’horeca. Les magasins de la vente au détail non alimentaire ont aussi vu leurs chiffres d’affaires se détériorer en octobre, poursuivant ainsi une tendance à la baisse observée depuis la fin du mois d’août. C’est ce qui ressort de la nouvelle enquête de l’ERMG auprès des entreprises belges.
Par ailleurs, les perspectives des entreprises interrogées restent sombres puisqu’elles s’attendent à ce que le chiffre d’affaires campe à son niveau actuel au quatrième trimestre et à ce qu’il tombe à un niveau inférieur de 11 % à la normale l’année prochaine. Enfin, on constate une forte augmentation du nombre de salariés absents pour cause de maladie, notamment dans les secteurs où le travail à domicile peut difficilement être mis en place. Il convient de noter que cette enquête a été réalisée juste après l’entrée en vigueur des mesures fédérales les plus récentes touchant les cafés et les restaurants et instaurant le renforcement du travail à domicile et juste avant les mesures complémentaires prises encore plus récemment relatives au secteur des loisirs et concernant la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale. Ces résultats ne reflètent donc probablement pas pleinement l'impact négatif de ces mesures.
Source : BNB, communiqué de presse, 26 octobre 2020