Les agriculteurs marchent-ils toujours sur la tête ?

CBC Banque & Assurance dévoile les résultats de son dernier Observatoire sur le monde agricole*, révélant les défis majeurs des agriculteurs wallons.

Revenus en berne, conditions de travail difficiles, exigences administratives accrues : l'agriculture a été au cœur de l'actualité ces derniers mois. C’est dans ce contexte particulier que CBC Banque & Assurance s’est récemment penchée sur les enjeux liés à la rentabilité et la transmission des exploitations en interrogant 300 agriculteurs wallons.

La moitié des agriculteurs wallons (50%) considère que leur exploitation n’est actuellement pas rentable. Ces derniers estiment qu’un prix de vente trop bas des produits en est la principale raison. Dans ce cadre, quel rôle le consommateur pourrait-il jouer pour soutenir les agriculteurs? Pour 6 répondants sur 10, il s’agit avant tout de consommer plus local et donc d’acheter moins de produits importés. Concernant la grande distribution, les attentes de 8 agriculteurs wallons sur 10 portent naturellement sur une meilleure rémunération des producteurs. Mais si la rentabilité est un sujet de préoccupation majeur pour les agriculteurs (39%), leurs principales sources de motivation au quotidien restent de pouvoir vivre de leur passion et de perpétuer la tradition familiale.

Plus d’un tiers des agriculteurs envisagent de remettre leur exploitation

Parmi les agriculteurs wallons interrogés, 37% se trouvent en phase de réflexion pour la cession de leur exploitation. Dans ce cas, ils prévoient majoritairement de remettre leurs activités à un membre de leur famille. En effet, si plus de la moitié des agriculteurs wallons estiment que la reprise d’une exploitation agricole est un beau projet (sous certaines conditions), il est préférable, pour cela, de déjà évoluer dans le milieu agricole et d’avoir un projet bien réfléchi et encadré.

« Ce résultat est cohérent avec la réalité du secteur car les investissements sont très conséquents et le métier est devenu très pointu. Les freins sont dès lors encore plus nombreux pour quelqu’un qui n’est pas issu du milieu », indique Fabian Wathelet, responsable du segment Agri-Business chez CBC Banque.

A la question de savoir comment aider un exploitant dans la cession de son activité, la possibilité d’avantages fiscaux en cas de remise à un jeune agriculteur est plébiscitée par 68% des répondants.

A l’inverse, un agriculteur wallon sur 10 songe à reprendre une exploitation. A cet égard, les principaux obstacles à la reprise sont le manque de rentabilité, le manque de moyens financiers mais aussi le manque de sécurité liée aux terres agricoles.

​« Reprendre une exploitation agricole présente de nombreux défis pour les jeunes agriculteurs. Il est essentiel d’avoir un projet bien construit et d’être également bien encadré et conseillé pour assurer la rentabilité et la continuité de notre travail », affirme Antoine Vandenberghe, jeune agriculteur et membre de la Fédération des Jeunes Agriculteurs.​​

Trop peu d’avancées en matière de simplification administrative

Les principaux défis auxquels doivent faire face les agriculteurs sont la lutte pour une simplification administrative (37%), l’obtention d’un meilleur salaire (36%) et la volatilité des prix de vente (30%). De simplification administrative, il en a beaucoup été question lors des récentes manifestations. Des initiatives ont été prises à différents niveaux de pouvoir mais les agriculteurs wallons estiment majoritairement que cela n’est pas suffisant.