Le service de prévention externe agréé Liantis a enregistré l’an dernier un peu plus (+2,11 %) d’accidents du travail graves qu’en 2020 et 2019. Selon les experts, ce phénomène s’expliquerait en partie par le rétrécissement du marché de l’emploi. « En raison de la pénurie de main-d’œuvre, beaucoup de personnes peu ou pas expérimentées ont dû être engagées.
Cela augmente le risque d’accident grave, bien que la plupart des accidents du travail puissent pourtant facilement être évités », déclare Frédéric Papeleux, team leader - gestion des risques chez Liantis.
En 2021, le service de prévention externe agréé Liantis a examiné 679 cas d’accidents du travail graves survenus auprès d’employeurs belges. On entend par là les accidents du travail avec issue fatale ou les accidents entraînant des lésions graves ou permanentes. En 2020, le nombre d’accidents du travail graves s’élevait à 665, soit une différence de 2,11 %. En 2019, avant la crise du coronavirus et le télétravail, 664 accidents graves avaient été recensés au travail, un chiffre quasiment identique à celui de 2020. En revanche, le nombre d’accidents mortels au travail a quant à lui diminué en 2021, passant de 14 (en 2020) à 8.
Plus de 7 accidents sur 10 (71,3 %) en 2021 concernent des collaborateurs occupés depuis moins de 5 ans. Il s’agit là d’une légère augmentation par rapport à 2020. On constate également de manière assez frappante que la moitié de ces accidents (35,8 %) se sont produits pendant la première année de travail. « En raison de la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail, les entreprises ont engagé beaucoup de nouveaux collaborateurs inexpérimentés. Or, nous savons que ceux-ci courent un plus grand risque d’accident du travail », explique Frédéric Papeleux, team leader - gestion des risques chez Liantis.
« Naturellement, de nombreux employeurs ont été contraints de faire appel à des personnes avec peu ou pas d’expérience. Le rétrécissement du marché de l’emploi ne leur a pas laissé beaucoup d’autres choix, et c’est d’ailleurs encore le cas à l’heure actuelle. C’est pourquoi il est capital de prévoir une bonne procédure d’accueil, en insistant tout particulièrement sur la sécurité au travail. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réduire autant que possible le nombre d’accidents du travail graves parmi les travailleurs inexpérimentés. »
Le top trois des membres les plus fréquemment blessés est le suivant : les doigts, les pieds ou les chevilles et ensuite les mains et les poignets. Il s’agit dans la plupart des cas (73,3 %) de fractures et de brûlures (11,5 %).
« Les fractures sont généralement dues à des chutes. On peut facilement glisser en montant les escaliers, en grimpant sur une échelle ou sur un échafaudage. Souvent, les collaborateurs s’efforcent aussi de travailler le plus vite possible dans l’intérêt de leur entreprise, mais c’est rarement une bonne idée. En fait, beaucoup d’accidents sur lesquels nous enquêtons auraient facilement pu être évités. Quand on en discute par la suite avec les collaborateurs concernés, ils le reconnaissent d’ailleurs souvent eux-mêmes », souligne Frédéric Papeleux de Liantis.
En cas d’accident grave au travail, les entreprises et organisations sont tenues de faire procéder à une enquête et de se faire accompagner afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise à l’avenir.
Et cela porte ses fruits :
« Nous ne devons quasiment jamais venir une deuxième fois. » Sur les 679 accidents survenus en 2021, 606 sont uniques. Dans 89 % des cas, nous ne devons dès lors pas nous déplacer à nouveau dans une même entreprise. « Mais il est bien sûr important que toutes les entreprises se concentrent sur la prévention des accidents du travail », indique Frédéric Papeleux.
Source : Liantis, 26 avril 2022