Record : un travailleur sur cinq est en arrêt maladie dans le secteur des titres-services

Un travailleur titres-services sur dix en arrêt maladie depuis plus d’un an

Le taux d’absentéisme dans le secteur des titres-services (CP 322.01) a atteint un niveau record : 20,2 % en 2023. L’absentéisme de longue durée des travailleurs titres-services est particulièrement saisissant : lors d'une journée de travail moyenne, 10,4 % d'entre eux ont été absents pour raison médicale depuis plus d'un an. Cela représente une augmentation de 13,6 % en comparaison aux chiffres de 2022. Ces chiffres sont sensiblement plus élevés que le taux d’absentéisme générale en Belgique (8,2 % en 2023) ainsi que le taux d'absentéisme de longue durée (3,3 % en 2023). En moyenne, lors d'une journée de travail moyenne en 2023, 4,4 % des travailleurs titres-services étaient absents pour cause de maladie pendant moins d'un mois ; 5,4 % entre un mois et un an.

L'essentiel

  • Le taux d’absentéisme total dans le secteur des titres-services (CP 322.01) a atteint 20,2 % en 2023. Le taux d’absentéisme total dans tous les secteurs était de 8,2 % en 2023 ; celui des ouvriers de 11,3 % : quasiment la moitié du pourcentage du secteur des titres-services. ​
  • Le pourcentage de travailleurs titres-services absents pour cause de maladie depuis plus d’un an a atteint un pic de 10,4 % l’année dernière : soit une augmentation de 13,6 % par rapport à 2022. Le taux d’absentéisme de longue durée (plus d’un an) au niveau de tous les secteurs était de 3,3% en 2023 et plus précisément 4,9 % chez les ouvriers : moins de la moitié en comparaison au secteur des titres-services.
  • En 2013, le taux d’absentéisme de longue durée dans le secteur des titres-services (3,1 %) était tout aussi élevé que chez les ouvriers, tous secteurs confondus : ces dix dernières années, ce chiffre a donc augmenté de manière beaucoup plus significative dans le secteur des titres-services que dans les autres (x3,4 VS x1,6).
  • En moyenne, lors d'une journée de travail moyenne en 2023, 4,4 % des travailleurs titres-services étaient absents pour cause de maladie pendant moins d'un mois ; 5,4 % entre un mois et un an.

L’absentéisme de longue durée dans le secteur des titres-services atteint de nouveau un sommet, après un premier pic en 2020, lorsque le taux de maladie global était également en hausse.

Heidi Verlinden, research project manager chez Securex, explique : « En 2020, l’absentéisme dans le secteur des titres-services était également beaucoup plus élevé. Les employeurs se sont à l’époque concentrés sur la survie de leur entreprise en pleine crise covid ainsi que sur la mise en place de règles respectant les mesures sanitaires, et donc moins à la réintégration de leurs travailleurs malades. Par ailleurs, en raison du risque de contagion, les travailleurs absents dans le secteur des titres-services étaient moins enclins à retourner sur leur lieu de travail qui, dans leur cas, était souvent le domicile des clients travaillant alors massivement de chez eux ».

L’absentéisme chez les travailleurs titres-services VS les ouvriers

En 2023, le taux d’absentéisme global, tous secteurs confondus, était de 8,2 % ; celui de que les ouvriers était de 11,3 % : près de la moitié du taux d’absentéisme dans le secteur des titres-services. Le taux d'absentéisme de longue durée (plus d'un an), tous secteurs confondus, était de 3,3 % en 2023 et de 4,9 % spécifiquement pour les ouvriers : moins de la moitié en comparaison au secteur des titres-services.

En 2013, le taux d’absentéisme longue durée dans le secteur des titres-services (3,1 %) était encore égal à celui des ouvriers de tous les secteurs confondus : au cours des 10 dernières années, ce chiffre a plus que triplé dans le secteur des titres-services (x3,4), tandis que pour le restant des secteurs il a augmenté de x1,6.

Explications et solutions

Selon Cécile Blaise, HR Consultant chez Securex, la hausse des travailleurs malades dans le secteur des titres-services s’explique de plusieurs manières : « Il s'agit généralement d'emplois physiquement exigeants et il est difficile d'organiser un travail adapté qui corresponde mieux aux capacités d'une personne. Il y a aussi souvent une barrière de la langue et l’aspect psychologique à prendre en compte. Ces travailleurs exercent généralement seuls, sans contact avec leurs collègues ou chez des clients qui ne leur accordent pas toujours la reconnaissance qu'ils méritent. »
Cécile Blaise remarque que les employeurs de titres-services font de plus en plus attention à leurs travailleurs : « Il n'est pas vrai qu'il s'agit d'un secteur où l'on exploite les travailleurs. Cependant, le nombre moyen de salariés par entreprise de titres-services dans notre portefeuille a plus que triplé entre 2010 et 2023. » Elle ajoute quelques conseils pour éviter l’absentéisme. « Le plus important est d'aborder la question de l'assiduité dès le début, et de ne pas intervenir seulement après plusieurs absences. En outre, prodiguer des conseils sur l'ergonomie de travail est précieux à long terme. Par ailleurs, un emploi du temps flexible permet plus d'autonomie et de souplesse, et des moments d'équipe réguliers favorisent un sentiment de connexion plus fort. »


A propos de l'étude

L'échantillon de Securex concernant l'absentéisme dans le secteur des titres-services en 2023 est basé sur les données de 7.087 travailleurs dont l'employeur était actif au sein de la comité paritaire 322.01 durant cette période et était client du secrétariat social de Securex. Lors de l’étude, nous nous sommes uniquement intéressés aux entreprises du secteur privé belge de moins de 1.000 travailleurs.

L'échantillon de Securex concernant l'absentéisme sur le marché du travail belge en 2023 est basé sur les données de 197.477 travailleurs de 23.688 entreprises clientes du secrétariat social de Securex au cours de cette période. Nous nous sommes limités aux entreprises du secteur privé belge comptant moins de 1.000 travailleurs.

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