Dans l’industrie manufacturière, l’indicateur des investissements reste orienté à la
baisse à l’automne de 2024. D’après notre dernière enquête, la dynamique des
investissements devrait se raffermir en 2025.
Dans les services aux entreprises, l’indicateur des investissements s’inscrit en forte
hausse par rapport au printemps de 2024. La dynamique des investissements
devrait encore s’accentuer en 2025.
INDICATEUR DES INVESTISSEMENTS
Un indicateur synthétique est construit en calculant un solde net des réponses positives (augmentations) et des réponses négatives (diminutions), pondérées par la taille de chaque entreprise mesurée en termes d’emploi. L’indicateur, exprimé en points, ne doit donc pas être interprétée comme un pourcentage de variation du volume des investissements pour l’année considérée.
Dans l’industrie manufacturière, l’indicateur des investissements s’établit à 0 point pour l’automne de 2024, soit une diminution comparativement au résultat (4 points) de l’enquête méné au printemps dernier. Les entreprises ont donc encore freiné leur politique d’investissement par rapport à la situation d’il y a six mois.
Pour l’année 2025, les intentions d’investissement dans l’industrie manufacturière rebondissent sensiblement. Dans le secteur des services aux entreprises, l’indicateur des investissements relatif à 2024 ressort à 1 point, ce qui constitue une nette amélioration par rapport à l’enquête du printemps (-21 points). Pour 2025, les intentions d’investissement progressent encore, pour atteindre 9 points.
Menée d’octobre à la mi-novembre, l’enquête sonde aussi les entreprises sur les motivations qui
sous-tendent leurs investissements. Ses résultats révèlent des motifs d’investissement similaires
dans l’industrie manufacturière en 2024 et en 2025. Le remplacement d’installations ou
d’équipements vétustes, qui justifierait quelque 38 % des investissements en 2025 (contre 36 %
en 2024), est le principal objectif cité. La rationalisation des procédés de fabrication est la
deuxième motivation la plus répandue, puisqu’elle expliquerait à peu près 27 % des
investissements en 2025 (contre 25 % en 2024). Vient ensuite la volonté d’étendre les capacités
de production, invoquée pour seulement 15 % des investissements en 2025 (contre 16 % en
2024). D’autres finalités sont avancées pour 23 % environ des investissements en 2024, contre
20 % en 2025.
Dans le secteur des services aux entreprises, la principale raison sous-jacente aux
investissements est de loin le remplacement d’installations ou d’équipements vétustes. Ce motif a été avancé dans 68 % des cas en 2024, contre 58 % en 2025. Le souci d’étendre les capacités de production est la deuxième motivation la plus courante, mentionnée pour 21 % des décisions
d’investissement en 2025 (contre 17 % en 2024). L’objectif de rationalisation des procédés de
fabrication a gagné du terrain, puisqu’il est poursuivi dans 15 % des cas en 2025, contre 10 % en
2024. Seuls 5 % des investissements avaient une autre finalité en 2024 (contre 7 % en 2025).
FACTEURS STIMULANT LES INVESTISSEMENTS
Dans le cadre de l’enquête, il est également demandé aux entreprises de pointer les facteurs qui
stimulent leurs investissements. Elles peuvent fournir plusieurs réponses.
Il apparaît ainsi que, dans l’industrie manufacturière :
• les facteurs techniques constituent le principal moteur des décisions d’investissement :
80 % des entreprises les mentionnent pour les investissements de 2024 et 65 % pour les
investissements de 2025 ;
• 61 % des entreprises voient la demande comme un facteur stimulant en 2024. Cette
proportion tombe à 52 % pour les investissements de 2025 ;
• comme dans l’enquête d’automne 2023, les entreprises sont moins nombreuses à citer les
conditions financières (environ 25 %) et les autres facteurs (27 %) comme des raisons les
incitant à investir.
Dans le secteur des services aux entreprises :
• le nombre d’entreprises indiquant que leurs investissements sont stimulés par des facteurs
techniques a fortement augmenté en 2024 (59 %) et en 2025 (56 %) au regard de
l’enquête d’automne 2023 (< 50 %) ;
• la demande demeure un important motif d’investissement. Elle est citée par,
respectivement, 41 et 48 % des entreprises pour les investissements de 2024 et de 2025 ;
• 38 % des entreprises mentionnent d’autres facteurs parmi les raisons d’investir en 2024.
Pour les investissements de 2025, cette proportion chute à 29 % ;
• les conditions financières sont le facteur le moins souvent rapporté (< 25 %), bien qu’elles
soient invoquées presque deux fois plus fréquemment que dans l’enquête d’automne 2023
(environ 12 %).
L’enquête semestrielle sur les investissements1
La Banque nationale de Belgique organise deux fois par an (au printemps et en automne) une
enquête sur les investissements. L’enquête précédemment menée exclusivement dans
l’industrie manufacturière a été remaniée à partir de l’automne de 2021. Elle a été étendue
afin de couvrir également le secteur des services aux entreprises.
Auparavant, l’enquête portait sur des données quantitatives : les entreprises étaient alors
interrogées sur les montants de leurs investissements, ce qui permettait d’en déduire des
pourcentages de variation d’une année à l’autre. La nouvelle enquête est devenue strictement
qualitative, à l’image de l’ensemble des enquêtes de conjoncture réalisées auprès des chefs
d’entreprise. Ceux-ci sont maintenant interrogés sur le sens de l’évolution de leurs
investissements (augmentation, stabilité ou baisse), sans devoir quantifier les montants
concernés ni l’ampleur des évolutions. L’enquête couvre les investissements tant matériels
qu’immatériels.
Au printemps, l’enquête porte sur l’année en cours et l’année précédente, tandis qu’en
automne, elle concerne l’année en cours et l’année suivante. Une même année fait donc
l’objet de quatre sondages semestriels successifs, dont les résultats évoluent au fil du temps
en fonction du degré de certitude des décisions d’investissement, lesquelles peuvent aussi
être adaptées à la conjoncture économique.
En outre, au printemps et à l’automne, le contenu de l’enquête est enrichi de deux volets
distincts :
- au printemps, les entreprises sont invitées à indiquer le sens de l’évolution de leurs
investissements par type de « biens » (machines et équipements, terrains et
bâtiments et autres infrastructures, biens intangibles comme les dépenses en R&D) ;
- à l’automne, les entreprises doivent indiquer quel(s) type(s) d’investissements elles
ont consenti(s) ou comptent consentir, en fonction de leur finalité économique
(remplacement d’installations ou d’équipements vétustes, extension de la capacité de
production, rationalisation de la production, autres objectifs), et identifier le(s)
facteur(s) stimulant leurs investissements (demande, conditions financières, facteurs
techniques, autres facteurs).
Les résultats de l’enquête font l’objet d’un traitement statistique basé sur un double schéma
de pondération en vue de refléter au mieux la réalité agrégée de l’économie belge. D’une part,
les réponses individuelles sont pondérées par l’importance relative de chaque entreprise en
termes d’emploi. D’autre part, lors de l’agrégation des réponses, il est tenu compte de
l’importance relative des branches d’activité dans l’économie belge. Cette pondération repose
sur les déclarations d’investissements à la TVA ; elle est calculée au niveau des codes NACE
à trois positions pour l’industrie et à deux positions pour le secteur des services aux
entreprises.
1 Cette enquête fait partie d’un programme harmonisé au niveau européen, sous la coordination de la DG ECFIN.