Sur la base d’un avis du Groupe d’Experts en charge de l’Exit Strategy (GEES), le Conseil National de Sécurité s’est réuni ce vendredi 24 mars au Palais d’Egmont pour définir la stratégie de déconfinement de la Belgique par rapport à la crise du Coronavirus. Pour rappel, le gouvernement fédéral et les entités fédérées ont pris ensemble une série de mesures depuis le 12 mars dernier afin de freiner la propagation du covid-19 dans notre pays.
Les indicateurs encourageants – tels que la diminution du nombre d’hospitalisations journalières ou l’aplatissement de la courbe des décès liés au virus – permettent aujourd’hui d’envisager un déconfinement graduel.
Mise à jour : L'Arrêté ministériel du 30 avril 2020 modifiant l’arrêté ministériel du 23 mars 2020 portant des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19.
❖ Le virus est toujours présent sur notre territoire et reste dangereux pour la population;
❖ Les mesures strictes de confinement sont maintenues, au plus tôt, jusqu’au 3 mai inclus;
❖ Ensuite, la Belgique pourrait entamer son processus de déconfinement, si les conditions le permettent.
> Déconfinement progressif par étapes, avec plusieurs dates-clé : les 4, 11 et 18 mai et le 8 juin 2020 !
> Processus évolutif : monitoring constant, affiné, détection précoce !
> Processus non définitif : le fait de ne pas (bien) respecter les consignes lors de chaque phase renforce le risque de devoir faire marche-arrière.
❖ Dépistage et traçage d'une partie de la population pour limiter la propagation du virus.
Les règles qui resteront d'application
Il est important de souligner que certaines règles resteront en vigueur, peu importe la phase de déconfinement dans laquelle nous nous trouvons.
Se couvrir la bouche et le nez
Se couvrir la bouche et le nez fera partie des bonnes pratiques pendant ce déconfinement. Cela peut se faire par l’intermédiaire d’un masque dit « de confort » ou d’une autre protection alternative (écharpe, bandana).
Cette pratique sera :
Cette pratique n’est pas une protection suffisante si elle ne s’envisage pas dans le cadre du respect des distances de sécurité et des mesures d’hygiène.
Chaque citoyen recevra gratuitement au moins une protection en tissu normé couvrant l bouche et le nez ainsi que deux « filtres » afin que celles et ceux qui le souhaitent puissent les intégrer dans les masques déjà acquis ou confectionnés.
Les masques chirurgicaux et FFP2 restent, quant à eux, réservés aux professionnels de soins de santé, des maisons de repos, des collectivités ainsi que des services de sécurité.
Dans le monde du travail, l’employeur – y compris public – devra fournir des moyens de protection aux travailleurs, si cela s’avère nécessaire.
L’usage des transports en commun
Le déconfinement progressif engendra inévitablement une hausse de l’usage des transports en commun.
Afin d’éviter les effets de foule, il est conseillé de :
Après chaque phase, un controle sera opéré pour déterminer si l’évolution de la propagation du virus permet de passer à une phase ultérieure.
Des critères dont l'état de la propagation du virus, le nombre d’hospitalisations, la saturation des soins intensifs, etc seront utilisés dans ce cadre.
Le passage d’une phase à l’autre sera confirmé a priori une semaine avant le début de la nouvelle phase.
Toute mesure qui n’est pas explicitement supprimée est maintenue.
L’ensemble des dates qui suivent sont donc susceptibles de changer en fonction de la situation sanitaire et de l’évolution du virus.
ECONOMIE
Le télétravail reste la norme. Il sera permis de pallier l’impossibilité de respecter les distances de sécurité dans une entreprise par le biais du respect d’une série de recommandations sanitaires, dont le port du masque.
En ce qui concerne l’organisation du travail, le Groupe des Dix a adopté un guide général de bonnes pratiques qui servira de base à des accords sectoriels ou en entreprise à conclure. Il sera ainsi une référence pour un redémarrage économique progressif dans des conditions saines et sûres pour toutes et tous - voyez Guide pratique pour un retour au travail en toute sécurité ...
Les règles ne changent pas, à l’exception des magasins de tissus et les merceries qui pourront rouvrir, au vu du rôle important qu’ils joueront par rapport aux protections couvrant le nez et la bouche.
SANTE
Normaliser l'accès aux soins de santé. Ces dernières semaines, l'épidémie a eu un impact important sur l’offre de soins, tant au niveau de la médecine de première ligne que des hôpitaux. Des groupes de travail étudient déjà comment répondre à la fois à l’impératif de continuer à offrir les meilleurs soins aux personnes infectées par le covid-19 tout en élargissant graduellement et de façon sécurisée l’accès aux soins de santé généraux et spécialisés. La volonté est que, le plus rapidement possible, chacune et chacun puissent avoir accès aux soins de santé de manière à nouveau « normale » tout en évitant de saturer les infrastructures médicales nécessaires à la prise en charge des malades du virus.
ENSEIGNEMENT
Statu quo : cours suspendus, garderies maintenues, accueil de la petite enfance assuré.
VIE QUOTIDIENNE
Pas de changement: rester chez soi !
Activité physique en extérieur permise avec deux personnes maximum, en plus de celles qui vivent sous le même toit, à condition de toujours respecter les distances de sécurité.
Il sera également permis de pratiquer d’autres activités sportives à l’air libre et sans contact (tennis, athlétisme, kayak, par exemple)
Si ces activités nécessitent une infrastructure, l’accès aux vestiaires et aux douches communes ainsi qu’aux cafétérias reste interdit.
Réouverture de tous les commerces, en même temps, sans discrimination de taille et de secteur, laissant ainsi à chacun les mêmes chances de réussite. Ne sont pas concernées les professions impliquant des contacts physiques.
Cette réouverture s’envisagera impérativement sous conditions définies en concertation avec les secteurs et les partenaires sociaux. Elles seront de trois natures : 1) L’organisation du travail, -2) L’accueil des clients, 3) La limitation de l’accès aux commerces pour éviter les effets de foule.
Pas de changement pour les secteurs de l'horeca, de la culture et du divertissement.
L’avenir des compétitions sportives à court terme sera également clarifié.
❖ PHASE 2, envisagée à partir du 18 mai 2020
ECONOMIE
Il sera examiné si et sous quelles conditions les professions impliquant des contacts physiques (comme les coiffeurs) pourraient rouvrir.
Pas de changement pour les secteurs de l'horeca, de la culture et du divertissement.
VIE QUOTIDIENNE
Réouverture des musées envisagée, sous conditions également. Par exemple, via le développement d’un système de ticketing.
Pour les sports d’équipe, l’entrainement physique en plein air sera permis au sein d’un club reconnu uniquement, et moyennant le respect de certaines consignes.
La reprise des cours sera très progressive, avec une réouverture dès le 18 mai. Elle ne concernera pas tous les élèves.
Chaque communauté aura la charge d’élaborer, en concertation avec le secteur, l’opérationnalisation de cette décision.
- Autoriser les réunions privées à domicile;
- Davantage de personnes autorisées pour les mariages et enterrements,
- Plus de deux personnes pourront pratiquer des activités sportives en extérieur,
- Excursions d'une journée éventuellement possibles sur le territoire (a la mer ou dans les Ardennes, par exemple)
- Possibilité de pouvoir se rendre dans sa seconde résidence.
Une série de points seront étudiés pour fin mai 2020
Outre le port du masque et le strict respect des règles de confinement, le dépistage et le traçage d'une partie de la population joueront un rôle prépondérant pour assurer le déconfinement dans les meilleures conditions possibles,
DEPISTAGE
La capacité de nos laboratoires atteindra 25.000 tests PCR par jour pour le 4 mai, et cette capacité sera extensible jusqu’à 45.000. Afin de fournir un appui à la réalisation des tests, les laboratoires publics et privés ainsi que la plateforme fédérale sont pleinement mobilisés
L’objectif est de pouvoir offrir un test de laboratoire à toutes les personnes qui en ont besoin, c’est-à-dire ceux qui présentent des symptômes et pour qui un médecin suspecte une infection, les personnes fortement exposées au virus de par leur profession et les personnes exposées au virus après un contact intense avec une personne infectée.
TRACAGE
Une stratégie coordonnée entre les régions et les communautés sera mise en place, avec l’appui des experts fédéraux via des contacts ou des call centers : suivi des personnes qui ont été en contact avec une personne infectée endéans les deux semaines.
Actions à venir ?
Source : Centre de crise, Communiqué de la Première Ministre, Sophie Wilmès, 24 avril 2020,