Les vapes sont partout présentes dans le paysage urbain. Avec ou sans nicotine, ces appareils semblent en passe de supplanter graduellement la cigarette. Mais bien qu’ils semblent peut-être moins nocifs, ils sont aussi soumis à l'interdiction de fumer au travail.
La législation a été modifiée dans ce sens et impose de nouvelles obligations aux travailleurs et aux employeurs. Cela n’est pas sans importance lorsqu’on sait que 28 % des travailleurs déclarent fumer, selon une étude du groupe de services RH Liantis.
Voyons d’abord les chiffres. En 2023, 28 % des collaborateurs qui se sont présentés à un examen médical du groupe de services RH Liantis ont déclaré fumer. On note des différences frappantes. Par exemple, les hommes (33 %) indiquent plus souvent qu'ils fument que les femmes (19 %) et de nettes différences apparaissent aussi selon les âges :
Bien qu'une cigarette électronique puisse sembler inoffensive, la législation relative à l'interdiction de fumer au travail est claire. C'est ce que confirme également l'expert Lucie Huyghebaert du groupe de services RH Liantis.
« La législation est claire : tous les produits susceptibles d'inciter à fumer tombent sous l'interdiction de fumer sur le lieu de travail et ne peuvent donc être utilisés que dans les fumoirs ou dans des zones spécifiques. Cela inclut donc aussi les cigarettes électroniques ou vapes. Le fait qu'elles contiennent ou non de la nicotine n'a pas d'importance. D'ailleurs, les petits sachets de nicotine sont également couverts par cette réglementation, qui devient de plus en plus stricte. »
Le tabac sur le lieu de travail faisait déjà l'objet de restrictions importantes. L'époque où les travailleurs allumaient une cigarettes à leur bureau est, heureusement, loin derrière nous. Mais cette année, quelques nouvelles règles ont été ajoutées. Par exemple, les fumoirs dans le secteur de la restauration sont désormais interdits aux mineurs, même si les gens n'y fument pas. C'est important, par exemple, pour les étudiants jobistes qui travaillent dans l’horeca. Parallèlement, l'interdiction de fumer dans les transports publics est étendue à tous les transports professionnels de passagers, tels que les FlixBus, les bus scolaires, les taxis et les bus de supporters.
« Une deuxième phase entrera en vigueur à partir de 2025 : fumer sera interdit dans certains lieux publics extérieurs tels que les parcs d'attractions, les zoos pour enfants, les terrains de jeux, les zoos et les terrains de sport. Fumer ne sera autorisé que dans des zones fumeurs clairement délimitées, qui devront être bien signalées. De plus, il sera interdit dès le début de 2025 de fumer à moins de 10 mètres des entrées et sorties des bibliothèques publiques et de certains établissements de santé et d'enseignement. Si une zone fumeurs bien délimitée existe déjà dans ce rayon de 10 mètres, elle pourra rester en place jusqu'au 31 décembre 2028 », a déclaré Lucie Huyghebaert.
Un fumoir peut constituer une solution pour les fumeurs de cigarettes (électroniques) au travail. « Mais attention, les fumoirs ne sont pas autorisés n'importe où. Le Comité pour la prévention et la protection au travail doit émettre un avis favorable et l'employeur doit marquer son accord. Il est vrai que la plupart des grandes entreprises disposent d'un espace réservé aux fumeurs, un local fermé doté d'un système de ventilation efficace ou d'un système d'aspiration de la fumée », précise Lucie Huyghebaert.
« La meilleure solution est naturellement de s'attaquer au problème à la source et de proposer d’offrir un encadrement pour aider les fumeurs à abandonner la cigarette. Après tout, les fumeurs sont moins en forme, ce qui a un effet négatif sur leur productivité. Ils s'absentent aussi en moyenne plus que les non-fumeurs. Par ailleurs, un fumeur perd plus de temps de travail : avec quatre pauses de dix minutes pour fumer (en dehors des pauses fixes), on atteint rapidement 150 heures de tabagisme pendant le temps de travail sur une base annuelle.
Un employeur a donc tout à gagner en introduisant une politique active en matière de tabagisme. Ce faisant, vous contribuez également à améliorer la santé de tous vos collaborateurs. »