J’ai passé une partie de mon week-end à parcourir le "projet 2025", élaboré par des ultraconservateurs américains dans la perspective de l'élection de Donald Trump.
Ce dernier a affirmé qu'il n'en avait jamais entendu parler, mais c'est peu probable : le document est accessible et téléchargeable (voir le lien dans l’image) en quelques secondes.
Ce texte, d’inspiration reaganienne, fait plus de 800 pages et vise à déconstruire l’État administratif américain, suspecté d’être infiltré par des individus nuisibles aux républicains, souvent associés à ce qu'on appelle communément le « Deep State » (l'État profond).
Quels sont les quatre axes de ce plan :
Si j’étais un dirigeant européen, je lirais ce texte, d’ailleurs bien structuré, qui planifie les six premiers mois d'une présidence de Donald Trump. L'orientation générale est de centraliser le pouvoir américain sous la Maison-Blanche. À cet égard, des listes de figures républicaines auraient également été établies.
En matière financière, domaine qui m’est plus familier, les choses ne sont, en revanche, pas très claires. Cependant, l’intention est bien de limiter les pouvoirs de la Federal Reserve et de concentrer son rôle sur le contrôle de l’inflation. Cet objectif est éloigné de celui de Donald Trump, qui veut affaiblir le dollar par des taux d’intérêts bas et utiliser (certainement) le bilan de la Federal Reserve pour financer directement le déficit budgétaire lié aux baisses d’impôts qu’il promet.
Comme le président ne peut pas limoger le président de la Federal Reserve avant 2026, l’idée cynique circule que Trump pourrait déjà nommer son successeur, et lui donner une telle visibilité que le président actuel de cette institution serait marginalisé, voire ridiculisé, au point de démissionner.