L'emploi "à statut spécifique" dans l'HORECA – Examen des évolutions 2017-2023

En 2023, 29% des heures de travail effectives dans le secteur de l'HORECA ont été prestées avec un "statut spécifique", pour 16% en 2017.

Alors que le nombre d'heures de travail des salariés a augmenté de près de 20% entre 2017 et 2023, l'apport de l'HORECA à l'évolution du taux d'emploi macroéconomique est proche de zéro.


On sait que les contrats de travail "non classiques", comme par exemple les jobs étudiants ou les flexi-jobs, sont en augmentation absolue et relative.

La présente analyse se penche sur le secteur HORECA, qui est un utilisateur important de ces types de contrats.

Trois types de contrat spécifiques

Il existe trois types de contrats non classiques dans l'HORECA (un seul, les extras, étant propre à ce secteur) :​

  • les travailleurs occasionnels (souvent appelés « extras ») ; un grand avantage de cette formule est que les cotisations de sécurité sociale des travailleurs occasionnels sont calculées sur un forfait ;
  • les flexi-travailleurs ou flexi-jobs ; outre la flexibilité de ce type d'occupation, l'HORECA a le "privilège" de ne pas devoir respecter les barèmes salariaux du secteur ;
  • le travail étudiant qui existe aussi dans d'autres activités ; deux avantages majeurs ici : la flexibilité et le faible pourcentage de cotisations sociales (exonération des cotisations sociales patronales mais une cotisation de solidarité de 5,42 % pour les employeurs).

L'HORECA jouit en plus d'un système propre concernant les heures de travail supplémentaires, avec, à certaines conditions, une totale exonération de cotisations sociales à la clé.


Que retenir de cette analyse?

Cinq observations majeures :

  1. Au total, ces quatre catégories d'heures de travail que l'on qualifie ici "à statut spécifique" (lire : plus intéressant que le statut "normal", soit pour ce qui est de la flexibilité, soit pour ce qui est du coût, soit pour ce qui est des deux critères à la fois) ont représenté, en 2023, 58 millions d'heures de travail.
  2. Si, en absolu, le poids des heures de travail étudiants est très important (plus de la moitié du total des heures considérées ici), ce sont les heures en flexi-jobs qui ont augmenté proportionnellement le plus entre 2017 et 2023 (avec une multiplication par 4 du nombre d'heures).
  3. En 2023, 29% des heures de travail effectives dans le secteur de l'HORECA ont été prestées avec un "statut spécifique", pour 16% en 2017.
  4. Alors que le nombre d'heures de travail des salariés a augmenté de près de 20% entre 2017 et 2023, l'apport de l'HORECA à l'évolution du taux d'emploi macroéconomique est proche de zéro.
  5. En 2023 l'HORECA représentait 22,8% du total des heures étudiants et 49,4% des flexi-jobs (sans compter ce qui passe par l'intérim).


Il semble au vu de ces données qu'une étude devrait être mise en route pour évaluer (au sens scientifique) l'impact de ces mesures sectorielles sur l'activité du secteur, sur les recettes publiques et sur l'emploi.​

Plus dans la note ci-dessous.

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