Les femmes plus exigeantes que les hommes pour choisir un employeur.

Jamais l’accessibilité de l’entreprise n’a revêtu autant d’importance

Les femmes placent la barre plus haut que les hommes en ce qui concerne le choix d’un employeur. Seuls deux critères marquent clairement plus de points chez les hommes que chez les femmes (nouvelles technologies et santé financière), alors que pas moins de neuf critères sont jugés plus importants par les femmes, parmi lesquels le salaire & avantages, l’ambiance de travail et l’équilibre travail-vie privée. Autre constat frappant : l’accessibilité de l’entreprise est devenue le cinquième critère en importance dans le choix d’un employeur (après le salaire, l’ambiance de travail, la sécurité d’emploi et l’équilibre travail-vie privée). Un fait plutôt étonnant vu l’essor du télétravail. Telles sont deux des principales conclusions de la dernière étude (22ème édition) menée par Randstad Research sur la marque d’employeur des grandes entreprises belges.

les femmes plus exigeantes que les hommes

Plusieurs critères interviennent dans le choix d’un employeur. Sur les 16 critères retenus, 9 sont pointés comme plus importants pour les femmes que pour les hommes, dont le salaire & avantages, l’ambiance de travail et l’équilibre travail-vie privée. Pour le reste, 5 critères mettent hommes et femmes quasiment d’accord, comme la sécurité d’emploi. Seuls deux critères pèsent davantage aux yeux des hommes : les nouvelles technologies et la santé financière de l’entreprise. Les femmes placent donc globalement la barre plus haut que les hommes. Une part de l’explication réside dans le niveau de formation en moyenne plus élevé chez les femmes. Les diplômés du supérieur font également davantage la fine bouche que les diplômés du primaire.

l’accessibilité de l’entreprise gagne en importance

Le classement des différents critères selon leur importance subit rarement de gros changements. Les glissements sont toujours minimes. Cette année, la proximité géographique de l’entreprise est devenue plus importante, avec un score de 48%, soit un gain de 3 points de pourcentage, pour se classer en cinquième position. Jamais ce critère n’avait été autant plébiscité. C’est d’autant plus étonnant que le télétravail a le vent en poupe, et intéressant dans la mesure où ce critère a moins de poids en Europe (42%).

le non-marchand élu quatrième secteur le plus attractif

En dehors du secteur privé, l’étude se penche chaque année sur un secteur particulier. Les deux années précédentes, il s’agissait du secteur des soins de santé. Cette année, il était grand temps de sonder en profondeur le reste du secteur non marchand. Et en l’occurrence l’enseignement (universités), mais aussi les mutualités, les ONG et les syndicats. La précédente analyse remonte déjà à 2014. Globalement, le secteur non marchand (hors secteur des soins) récolte des scores plus qu’honorables avec une quatrième place au classement. Seuls les secteurs pharmaceutique, aéronautique et médiatique le devancent globalement.

Le non-marchand a particulièrement la cote en termes de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), d’ambiance de travail, d’équilibre travail-vie privée et de réputation. Aucun autre secteur ne fait mieux que lui sur ces plans. La comparaison du secteur des soins (édition 2021) avec le non-marchand révèle des similitudes évidentes, mais aussi de gros écarts : si le non-marchand l’emporte clairement en termes d’équilibre travail-vie privée et de télétravail, le secteur des soins lui dame le pion sur le plan des perspectives d’avenir.

les banques et assurances font leur come-back

Avant la crise financière, le secteur des banques et assurances comptait parmi les secteurs les plus attractifs pour y exercer un travail. Il se classait systématiquement dans le top 5 des secteurs les plus attractifs. Après la crise, le secteur bancaire a quitté la cour des grands pour ne plus jamais la réintégrer. Cette année, il s’est quelque peu ressaisi. La progression moyenne de son attractivité est de 3 pp., la plus marquée de tous les secteurs. Mais c’est au niveau de chacun des critères qu’elle est la plus tangible : pour pas moins de cinq critères, ce secteur rejoint le top 3 (perspectives d’avenir, travail-vie privée, télétravail, santé financière et salaire & avantages). Seuls le pharma et l’IT & consultance le surclassent sur ces aspects.

inclusion et diversité sont moins importantes en Belgique

Traditionnellement, le critère de la diversité et de l’inclusion guide moins que les autres le choix d’un employeur. C’est le cas non seulement en Belgique, mais aussi à l’échelle du monde. On notera cependant que la part des répondants pointant ce critère est encore plus faible en Belgique que dans la moyenne des pays européens (resp. 29 et 35%).

  • diversité et inclusion sont moins importantes en Belgique que dans le reste de l’Europe.
  • le non-marchand (hors soins) est le quatrième secteur le plus attractif pour travailler.
  • les banques et assurances font un retour discret.


La pénurie actuelle suscite un regain d’intérêt pour la marque d’employeur. Il importe d’évaluer correctement les attentes à cet égard. L’employer branding est un processus à long terme. Ce n’est pas la mesure qui s’impose comme la plus évidente pour lutter contre la pénurie aujourd’hui. D’autres actions s’avèrent plus efficaces : recrutement plus intensif, adaptation des exigences de sélection, exploration de nouvelles cibles, modification de l’organisation du travail, …

--Sébastien Cosentino porte-parole chez Randstad

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