Après la forte baisse de 2023, l'inflation totale a augmenté au cours des premiers mois de 2024, en raison d’une accélération de l'inflation pour les produits énergétiques.
La baisse de l'inflation pour les produits alimentaires, les services et les biens non énergétiques s'est, quant à elle, poursuivie au cours des derniers trimestres.
L'inflation totale en Belgique, mesurée par l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), s'est élevée à 5,1 % en moyenne au deuxième trimestre 2024, selon le rapport semestriel de l’Observatoire des prix du SPF Economie.
Cette augmentation de l'inflation totale s'explique par la forte contribution positive du groupe des produits énergétiques à l'inflation totale au deuxième trimestre 2024. Ce même trimestre, les prix de l'énergie ont augmenté de 20,9 % par rapport à la même période de l'année précédente. Par ailleurs, la forte inflation énergétique du deuxième trimestre est due à la disparition de l’effet des mesures de soutien forfaitaire prévues l'année dernière pour l'électricité et le gaz (de novembre 2022 à mars 2023). Ces mesures ont été réparties sur l'ensemble de l'année dans l'indice et leur impact à la baisse sur ce dernier a complètement disparu à partir d'avril 2024.
Malgré la forte inflation énergétique actuelle en Belgique, les prix de détail de l'électricité au deuxième trimestre 2024 ont été moins élevés en Belgique qu'en Allemagne et aux Pays-Bas. Il n'y a qu'en France que les consommateurs ont payé moins cher. Sur le marché de détail du gaz naturel, les prix en Belgique étaient nettement inférieurs à ceux de chacun des pays voisins.
L'inflation a continué à ralentir sur une base trimestrielle pour toutes les autres catégories de produits. Après avoir culminé à 16,9 % au premier trimestre 2023, l'inflation des produits alimentaires a suivi une tendance à la baisse chaque trimestre suivant. Elle était de 3,9 % au deuxième trimestre 2024. Ce ralentissement du rythme de l’inflation s’est fait ressentir dans presque toutes les sous-catégories de produits (à l’exception du tabac notamment).
Le ralentissement du taux de croissance des produits alimentaires transformés, bien qu'à un niveau élevé, est largement lié à la stabilisation des prix des matières premières et des prix de production de l'industrie alimentaire.
Si l’on compare avec les pays voisins, c'est en Belgique que l'inflation des produits alimentaires a été la plus forte, mais cela s’explique principalement par l'inflation du tabac pour lequel les accises ont été augmentées dans le cadre de la stratégie interfédérale 2022-2028 pour une génération sans tabac. L'inflation des denrées alimentaires non transformées et des denrées alimentaires transformées a été conforme à l'inflation au sein des pays voisins au deuxième trimestre 2024, à l'exclusion toutefois des boissons alcoolisées et du tabac (respectivement 1,3 % et 1,4 % en Belgique).
L'inflation des services et des biens industriels non énergétiques a également continué à ralentir au cours des derniers trimestres, atteignant respectivement 4,4 % et 1,3 % au deuxième trimestre 2024.
Alors que l’inflation totale au quatrième trimestre 2023 était toujours plus basse en Belgique que chez ses trois principaux voisins, elle était plus élevée dans notre pays au deuxième trimestre 2024. Pour nuancer ceci : depuis janvier 2020, l’inflation cumulée a été plus basse en Belgique qu’aux Pays-Bas et qu’en Allemagne, mais elle a été plus élevée qu’en France. Aux Pays-Bas, en France et en Allemagne, l'inflation totale au deuxième trimestre 2024 s'est élevée respectivement à 2,9 %, 2,5 % et 2,6 %. L’inflation totale plus élevée en Belgique est pour une grande partie due à l’inflation énergétique plus élevée en Belgique que dans chacun de ses principaux voisins.