Plan national énergie-climat (PNEC) : l'opinion publique fait entendre sa voix ...

Les résultats de l'enquête publique sur le Plan fédéral énergie-climat (PFEC), qui s'est déroulée ce printemps, ont été publiés. L'enquête a permis aux citoyens de s'exprimer pendant un mois sur les politiques énergétiques et climatiques actuelles et futures. Plus de 9 personnes interrogées sur 10 se sont prononcées en faveur d’une action climatique ambitieuse et d’une meilleure collaboration entre le gouvernement fédéral et les régions. Deux tiers des personnes interrogées se sont également prononcés en faveur d’un transfert des taxes sur l'électricité vers les combustibles fossiles.

Enquête - modalités

Initiée par le SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement et le SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie, l’enquête porte sur la contribution fédérale au Plan national energie-climat. Le gouvernement fédéral répond ainsi aux exigences européennes visant à assurer la participation du public dans la mise à jour du PNEC. Le gouvernement fédéral a récemment pris acte de ce plan fédéral.

L'enquête était ouverte à tous les Belges âgés de plus de 16 ans. Au total, 1 560 personnes ont donné leur avis. Les réponses se répartissent en 52 % de néerlandophones, 46 % de francophones et 1,6 % de germanophones. L'enquête n'était pas représentative de la population belge dans son ensemble. Néanmoins, elle offre des pistes intéressantes sur la politique énergétique et climatique actuelle et future.

La majorité des questions de l'enquête portaient sur la contribution fédérale au PNEC. Les personnes interrogées ont également été invitées à donner leur opinion sur le PNEC dans son ensemble et sur les domaines du plan qu’ils considéraient comme les plus importants.

Points-clé

Les résultats de l'enquête révèlent une profonde inquiétude des personnes interrogées face à l'urgence du changement climatique, plus de 90 % ayant exprimé une conscience aiguë des enjeux climatiques. La majorité des personnes interrogées ont également souligné la nécessité pour les autorités d'agir de manière décisive et rapide pour faire face à la crise climatique, quels que soient les coûts engendrés.

Plus concrètement, les points suivants ont notamment été mis en avant :

  • Une majorité soutient une approche gouvernementale ambitieuse pour lutter contre la crise climatique, avec une attention particulière à la protection des populations vulnérables.
  • 90 % des personnes interrogées sont favorables à une nouvelle réforme du système des voitures de société, la majorité souhaitant un budget mobilité pour chaque employé. Même parmi ceux qui bénéficient actuellement d’une voiture de société, le soutien à la réforme est important (70 %). Cependant, près de 7 personnes interrogées sur 10 déclarent que leur employeur ne propose pas encore cette option de budget mobilité.
  • Une réduction de la vitesse sur les autoroutes, qui aurait une réelle répercussion sur les émissions de CO₂ en Belgique, a également trouvé un large écho, avec plus de 80 % de réponses favorables.
  • Concernant la fiscalité environnementale, deux personnes interrogées sur trois préconisent un transfert des taxes sur l'électricité vers les combustibles fossiles, ce qui limiterait l’incidence sur les finances publiques.
  • Presque toutes les personnes interrogées sont opposées à l'utilisation de combustibles fossiles pour produire de l'hydrogène.
  • Deux personnes interrogées sur trois sont prêtes à reporter leur consommation d'électricité de temps à autre, mais la plupart d'entre elles s'attendent à obtenir des avantages tarifaires en contrepartie.
  • 95 % des personnes interrogées estiment qu’il est nécessaire d'améliorer la collaboration entre les régions et le gouvernement fédéral. Deux tiers des personnes interrogées sont en faveur d'une refédéralisation partielle ou complète de la politique climatique afin de renforcer l'efficacité des mesures prises.
  • L'augmentation du financement du climat par la Belgique pour les pays en développement est soutenue par 85 % des personnes interrogées. Ce résultat peut être interprété comme une reconnaissance, par une large majorité des personnes interrogées, de la responsabilité historique de la Belgique dans les émissions de gaz à effet de serre et de l'importance d'une solidarité internationale face au changement climatique.

Les contributions recueillies lors de cette enquête devraient être utilisées pour la mise à jour du PNEC, qui devrait être soumis à la Commission européenne fin juin 2024.

Sur proposition de le/la ministre du Climat et de le/la ministre de l’Énergie, le Conseil des ministres a pris acte de la dernière version du Plan fédéral énergie-climat, en guise de contribution fédérale au Plan national énergie-climat, qui est d’application jusqu’en 2030.

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