Détention de parts de SCI françaises par des résidents belges : impact de l’arrêt de la Cour de cassation française du 2 avril 2025
Suite à un revirement opéré en 2016, la Cour de cassation belge considère que les distributions effectuées par une SCI française au profit de ses associés résidents belges doivent être taxées en Belgique comme des dividendes.
→ Cass. 29 septembre 2016 ; Cass. 21 septembre 2017 ; Cass. 25 avril 2024.
→ Voir à ce sujet l’article publié dans La Revue fiscale du patrimoine.
→ Cet arrêt a suscité une forte contestation doctrinale, tant en Belgique qu’en France.
Dans certaines configurations, la SCI française — en raison de son caractère translucide — pourrait être considérée comme une construction juridique visée par la récente réforme de la taxe Caïman.
→ Voir l’analyse développée avec Olivier Willez dans Actualités Fiscales/Fiscale Actualiteit.
Il est généralement admis que la France ne peut imposer les parts de SCI françaises dans le cadre d’une succession, en vertu de la CPDI belgo-française de 1959, toujours applicable en matière successorale.
→ Cass. fr., 2 octobre 2015 : les parts d’une société civile (monégasque) doivent être qualifiées de biens incorporels de nature mobilière, au regard de la convention franco-monégasque sur les successions.
Dans son arrêt du 2 avril 2025, la Cour de cassation française considère que les parts de SCI détenant des immeubles situés en France doivent être assimilées à des biens immobiliers au sens de la CPDI franco-luxembourgeoise de 1958.
→ Cette qualification a permis l’intégration desdites parts à l’assiette de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) pour un résident luxembourgeois.
La Cour de cassation revient-elle sur sa position de 2015 ?
→ Cela pourrait justifier le maintien de la qualification mobilière des parts de SCI pour les résidents belges, conformément à l’arrêt de 2015.
Les arrêts du Conseil d’État du 24 février 2020 et de la Cour de cassation du 2 avril 2025 doivent alerter les praticiens.
Ils appellent à une prudence accrue lors de la structuration d’investissements immobiliers en France via des SCI, tant pour l’imposition des plus-values que pour la planification successorale.
Face à cette incertitude croissante, il devient essentiel d’évaluer au cas par cas les risques fiscaux associés aux détentions transfrontalières de parts de SCI, en intégrant les évolutions jurisprudentielles récentes et les spécificités conventionnelles.