Le premier projet de texte instaurant la nouvelle taxe sur les plus-values sur actifs financiers est désormais ficelé. Si le texte reste perfectible et n’a pas encore été soumis au Parlement, plusieurs éléments structurants peuvent d’ores et déjà être mis en lumière. Voici un tour d’horizon non exhaustif des points clés.
Dans une récente interview accordée à Trends Canal Z, j’avais évoqué la logique budgétaire et fiscale d’une intégration des contrats d’assurance-vie dans le champ de la nouvelle taxe, afin de garantir un “level playing field” entre produits de placement.
Le projet confirme cette inclusion :
Il s’agit d’une petite secousse pour le secteur des assurances, qui voyait jusqu’ici ces produits comme un refuge relativement épargné par les réformes fiscales belges.
Suppression de l’article 19bis du CIR
La suppression de l’article 19bis du Code des impôts sur les revenus (CIR) n’était pas attendue, mais elle présente un avantage de lisibilité :
Conséquence directe :
Toutes les plus-values d’OPC entrent désormais dans le champ de la nouvelle taxe, sans distinction de seuil d’investissement en créances.
Le projet prévoit que les intermédiaires financiers, notamment les banques, devront retenir un précompte mobilier sur les plus-values soumises à la nouvelle taxe :
Point d’attention :
Cette nouvelle charge opérationnelle pour les institutions financières ne manquera pas de susciter des réticences, comme en témoigne le dossier publié dans Trends.
Dernier point marquant : le projet introduit une nouvelle exit tax.
Le législateur belge semble définitivement avoir pris goût aux dispositifs de taxation à la sortie, reflet d’une volonté croissante de verrouiller la base imposable en cas de mobilité internationale.
Ce premier projet de loi marque une étape cruciale dans la réforme de la fiscalité du patrimoine en Belgique. En étendant la base imposable, en renforçant le rôle des intermédiaires, et en intensifiant la pression fiscale sur la mobilité, le texte redessine en profondeur le paysage fiscal belge.
Si le projet reste encore à affiner, il constitue un signal fort sur la direction prise par le législateur : moins d’exonérations, plus de neutralité, et une volonté affichée de traçabilité renforcée.