« Aucune taxe nouvelle sera introduite sauf dans le cadre des discussions budgétaires, où les équilibres convenus sont respectés (recettes, dépenses & divers) et dans le respect des travailleurs, de l’entrepreneuriat et des épargnants ». Voici l’une des déclarations emblématiques de notre futur gouvernement. Voyons ce que cela couvre en pratique.
UNE FISCALITÉ PLUS JUSTE
Le gouvernement entend préparer une réforme fiscale importante afin de moderniser, simplifier et rendre le système fiscal plus équitable et plus neutre. Les principes seront les suivants :
Il est donc clair qu’un Tax Shift est envisagé et que, quoi qu’on déclare par ailleurs (pas de nouvelle taxe…), il est difficile d’élargir la base sans prévoir une nouvelle forme d’imposition. Parmi les principes directeurs, l’un d’entre eux attire particulièrement notre attention : « En ce qui concerne l'impôt des personnes physiques, le gouvernement s'efforce de simplifier les choses en supprimant progressivement et autant que possible les déductions, les réductions d'impôt et les régimes d’exception y compris la mise en place d’un glissement progressif des rémunérations alternatives vers des rémunérations en euro ».
Voiture de sociétés, chèques repas, EIP, SOP, … sont autant de formules alternatives aux « rémunérations en euro » qui pourraient être attaquées. Une volonté de simplifier le package salarial doit être saluée. Dans un contexte budgétaire difficile, il faut par contre craindre que cette (nouvelle) réforme ne réduise pas l’écart entre le coût employeur et le net poche employé. Or, seule une réduction de cet écart permet de renforcer le pouvoir d’achat et, partant, l’argent injecté dans l’économie.
Il est indiqué que le gouvernement demandera une contribution équitable aux individus qui ont la plus grande capacité contributive, dans le respect de l’entreprenariat et ce dans le cadre des efforts requis dans le contexte sanitaire actuel et des besoins en soins de santé.
Il y aura donc bien de nouveaux impôts qui seront présentés dans le contexte de la loi budgétaire. Dans le même ordre d’idée, l’Etat belge entend promouvoir la taxe sur les GAFA que ce soit par le biais d’accords internationaux que le gouvernement ambitionne de soutenir au niveau international ou par une taxe sur les services numériques qui sera introduite en 2023.
Le gouvernement indique clairement que la lutte contre la fraude fiscale sera son cheval de bataille. On peut ainsi épingler :
Dans son accord, le gouvernement semble vouloir aussi promouvoir une charte et un code de conduite en vue d’un respect mutuel et de professionnalisme. C’est un élément indispensable. La lutte contre la fraude doit évidemment être poursuivie mais doit toujours être pensée et menée dans le respect des droits fondamentaux.
A ce titre, l’amorce d’un cercle vertueux commence par une clarification des textes législatifs eux-mêmes…
LA FIN DES DONATIONS NON-ENREGISTRÉES AUX PAYS-BAS
Capri, c’est fini : Maastricht aussi. Le gouvernement maintient donc ce cap mais encore faudra-t-il pouvoir passer tous les obstacles liés à la régionalisation de cette matière.
EN MATIÈRE D’ÉCOLOGIE
L’objectif est d’adapter la fiscalité à la transition écologique sur la base du principe du pollueur-payeur. On peut ainsi lire que :
Les déclarations préalables semblaient clairement indiquer que certaines formes de voitures de société seraient sur la sellette. L’accord ne le confirme pas, mais ne le dément pas non plus.
Un accord bouclé en quinze jours contient son lot d’incertitudes. Celui-ci renvoie, pour l’essentiel, à des discussions ultérieures. Nous suivrons les évolutions pour vous.
Pour toute question : tax@tetralaw.com
Source : Tetra Law