​Les BRICS, l’année 2024 aux États-Unis et la Guerre en Ukraine.

La reconfiguration des BRICS, que je tiens à souligner comme un fait politique majeur, n’est pas correctement saisie par nos dirigeants. Pourtant, au regard des bouleversements géopolitiques, il ne s’agit pas simplement d’une information, mais d’un événement, en écho à la maxime de Talleyrand.

L’Europe est exclue des BRICS. Pourquoi ? Parce que la Russie a attaqué l’Ukraine, et que l’Europe a choisi, à juste titre, de s’opposer à cette agression, étant armée par les États-Unis au sein de l’OTAN. Tout cela est compréhensible.

Cependant, toute guerre, à travers l’histoire, doit finalement aboutir à une paix. Et la paix commence par un cessez-le-feu. Pourtant, que nous dit la Présidente de la Commission européenne en septembre 2022 ? Elle s’oppose à un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu n’est ni une capitulation ni un armistice. C’est une suspension des hostilités. Je le dis en tant qu’officier de réserve honoraire.

Et c’est ainsi que notre continent est emporté, sans consultation populaire ni souffle démocratique, dans une dynamique géopolitique où les États-Unis finiront par nous négliger. D’ailleurs, il ne faut se faire aucune illusion : l’année 2024 sera très dangereuse en termes institutionnels aux États-Unis, et il est fort à parier que l’engagement militaire américain se dissipera en quelques mois dans l’hypothèse d’une victoire républicaine.

On pourra, alors, avec effroi, relire les déclarations matamoresques de certains dirigeants européens qui, prenant la pose en gilets pare-balles pour une nuée de photographes, adoptèrent des postures martiales sans jamais avoir consacré le moindre jour à un service militaire.

Moi qui suis petit-fils d’une grand-mère américaine, ancien étudiant d’une de leurs merveilleuses et prestigieuses universités, et membre du comité de direction de la Bourse de New York, je mesure toute ma dette envers cette nation. Mais je n’oublie pas non plus que, comme le disait Charles de Gaulle, les nations n’ont pas d’amis, seulement des intérêts, lui qui rêvait d’une Europe continentale s’étendant de l’Atlantique à l’Oural.

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