Le dernier trimestre 2024 entraîne plus de prudence dans les intentions de recrutement des PME (jusqu'à 250 employés) avec des plans de recrutement en baisse. Cette baisse concerne nos trois régions, même si SD Worx constate des différences entre elles. En Wallonie, les ambitions des PME sont actuellement les plus élevées avec 38 % des PME qui envisagent de recruter. Les contrats à durée déterminée sont par exemple plus fréquents à Bruxelles et en Wallonie. Les intentions de licenciement diffèrent également. Les PME wallonnes sont celles qui ont le moins de plans de licenciement.
Il s'agit là d'un premier aperçu basé sur une enquête réalisée en septembre 2024 auprès de 645 chefs d'entreprise et responsables des ressources humaines de PME au sujet de leurs projets en matière d'emploi.
Vassilios Skarlidis, conseiller PME chez SD Worx : « Les PME sont plus prudentes dans leurs intentions d'embauche au quatrième trimestre. Cela s'explique en partie par une diminution du volume de travail. Le climat politique affecte également les intentions d'embauche des PME. »
Le dernier trimestre de l'année 2024 entraîne une plus grande prudence dans les plans de recrutement des PME. Jusqu'à la fin décembre de cette année, 32 % des PME belges prévoient de recruter, contre 38 % en juin pour le troisième trimestre.
La prudence se reflète également dans la nature du contrat. Une PME sur six (17 %) opte pour un contrat à durée déterminée (ou pour un travail spécifique). Il s'agit d'une augmentation puisque ce chiffre était de 11 % le trimestre dernier. D'autres types de contrats temporaires sont en baisse, par exemple pour les étudiants (8 %), les freelances (5 %), les flexi-jobs (5 %) et le travail intérimaire (5 %). La majorité des PME qui embauchent souhaitent toujours le faire par le biais d'un contrat à durée indéterminée, dans 60 % des cas. Mais il s'agit du chiffre le plus bas depuis le début de l'enquête (depuis 2010). Au trimestre dernier, par exemple, ce chiffre était encore de 66 %. On observe également une augmentation des emplois à temps partiel (moins de 2/3 temps) : 16 % contre 11 % au trimestre dernier.
Les intentions de licenciement pour l'ensemble des PME belges restent stables (environ 11 %), mais varient considérablement d'une région à l'autre. Une entreprise sur trois (33 %) remplacera le travailleur licencié, ce qui est moins qu'au trimestre dernier (41 %).
Après avoir augmenté au cours du dernier trimestre, le pourcentage de PME qui embauchent est maintenant également en baisse en Wallonie. Il passe de 46 % à 38 %. Les PME wallonnes ont cependant les projets les plus ambitieux pour le quatrième trimestre. Les nouvelles recrues ont plus souvent des contrats à durée déterminée. Moins de la moitié des PME wallonnes offriront un emploi permanent (48 %). La part du travail temporaire est de 25 %.
Les PME wallonnes ont également les plans de licenciement les plus bas ce trimestre : avec 6 %, les PME wallonnes obtiennent le score le plus bas, par rapport à Bruxelles (12 %) et à la Flandre (13 %). Toutefois, seule une PME wallonne sur dix remplacera la personne licenciée (13 %).
En Wallonie, 40 % des PME indiquent que la politique affecte leurs intentions de recrutement. Il s'agit là d'un point positif, car leurs intentions se situent à un niveau élevé. Toutefois, une PME wallonne sur six (17 %) indique s'attendre à une diminution du travail. Ce chiffre est plus élevé que celui du trimestre précédent (9 %) ; il a presque doublé.
À Bruxelles, moins d'une PME sur trois a des projets de recrutement. Il s'agit d'un recul par rapport au dernier trimestre, où 35 % des PME avaient commencé à embaucher. Les nouvelles recrues ont plus souvent des contrats à durée déterminée. Seule la moitié des PME bruxelloises proposeront un emploi permanent (52 %). La part du travail temporaire est plus élevée (23 %). Bruxelles privilégie les contrats de freelance (13 %).
Parmi les PME bruxelloises, les intentions de licenciement pour le quatrième trimestre s'élèvent à 12 %. Il s'agit d'une légère diminution par rapport au trimestre précédent (14 %). À Bruxelles, près de la moitié d'entre elles remplaceront également la personne licenciée (47 %).
L'impact du climat politique est limité à Bruxelles : un quart des PME bruxelloises (soit 27 %) déclarent qu'il joue un rôle. La part des PME bruxelloises qui s'attendent à une diminution du travail diminue presque de moitié : elle passe de 16 % à 9 %.
En Flandre, moins d'une PME sur trois a des projets de recrutement (30 %). Il s'agit d'un recul par rapport au trimestre précédent, où 35 % des PME avaient commencé à recruter. Les PME flamandes se tournent davantage vers le travail permanent (71 %) et dans 9 % des cas seulement vers le travail temporaire. Les PME flamandes envisagent plus souvent des contrats intérimaires (près de 7 %) que dans les autres régions.
13 % des PME flamandes envisagent également des licenciements au cours du quatrième trimestre. Il s'agit d'une baisse limitée par rapport aux 14 % du trimestre précédent.
Plus d'un tiers des PME flamandes ont des intentions d'embauche influencées par le climat politique : elles sont 33 % à indiquer cela, contre 37 % au trimestre dernier.
Une PME flamande sur six (17 %) déclare s'attendre à une diminution du travail. Ce chiffre est en hausse par rapport au trimestre précédent (14 %).
Vassilios Skarlidis résume : « On observe une diminution des plans de recrutement dans les trois régions : en Flandre et à Bruxelles, le pourcentage de PME passe de 35 % à environ 30 %. En Wallonie, la baisse est plus importante, mais les PME wallonnes ont toujours les intentions d'embauche les plus élevées avec 38 % ayant des intentions de recrutement. Leurs intentions de licenciement sont également les plus faibles (6 %). Cette prudence se retrouve également dans le type de contrats envisagés par les PME bruxelloises et wallonnes : il s'agit plus souvent de contrats à durée déterminée, même si les contrats à durée indéterminée restent la norme. » Le spécialiste précise : « Après trois trimestres marqués par la hausse des intentions d'embauche pour les PME belges, les projets d'embauche sont retombés à de tels niveaux depuis septembre 2022, avec une différence importante : il y a deux ans, les intentions de licenciement étaient de 17%, le chiffre le plus élevé, comparable à la situation lors de la crise Covid en 2020. Aujourd'hui, il s’agit d’une PME belge sur dix (11 %) qui envisage de licencier. Il existe des différences régionales : en Flandre et à Bruxelles, cette intention de licenciement sont de 13 % et de 12 % respectivement. Parmi les PME wallonnes, elle est deux fois moins élevée, à 6 %. »
Pour la 58e fois, les prévisions trimestrielles sur l'emploi de SD Worx ont interrogé un nombre représentatif de PME en Belgique sur leurs attentes en matière d'emploi. 645 entreprises de 1 à 250 travailleurs ont participé à l'enquête entre le 5 et le 21 septembre 2024. Il s'agit d'une enquête en ligne auprès des PME en Belgique, utilisant un échantillon représentatif dans lequel le bureau de recherche DataD.be s'adresse aux répondants par e-mail. L'enquête sera répétée tous les trimestres. La pondération se fait par région et par taille d'organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de l'ensemble des PME en Belgique. Les pondérations pour la Flandre et Bruxelles ne dépassent jamais deux. Pour l'échantillon complet de 645 PME, la marge d'erreur est de 3,83% (intervalle de confiance de 95%).