L’impression générale des finances publiques du monde occidental conduit à une augmentation inexorable des dettes publiques, en soutien d’une croissance qui s’effondre et/ou des coûts liés au vieillissement de la population.
Or, une dette publique croissante exige normalement des taux d’intérêt élevés pour surmonter non seulement l’inflation, mais aussi le risque de défaillance de l’emprunteur, même s’il s’agit d’un pays.
Malheureusement, ces coûts d’intérêt deviennent prohibitifs pour ces pays, qui devraient, pour les financer, soit emprunter plus (ce qui aggrave le problème), soit lever des impôts supplémentaires (ce qui semble difficile), soit contraindre les dépenses sociales (ce qui est socialement injuste vis-à-vis d’une population qui a adhéré à un contrat social).
L’aboutissement de cette situation, qui est soulignée par le Financial Times de ce soir, c’est que les États vont exercer des pressions politiques sur les banques centrales pour baisser le niveau des taux d’intérêt afin d’alléger le poids de l’endettement public.
Les taux d’intérêt réels (donc déduction faite de l’inflation) deviendront négatifs, ce qui veut dire que l’endettement public va enfler, mais qu’il va se dissoudre dans une perte de pouvoir d’achat de la monnaie.
Je donne un exemple (exagéré et stylisé) : si une obligation d’État affiche un taux d’intérêt nominal de 2 % tandis que le taux d’inflation est de 3 %, cette dette se réduit de 1 % par an. Elle enfle tout en diluant son propre pouvoir d’achat.
Qui gagne : les emprunteurs.
Qui perd : les déposants bancaires qui sont déjà rémunérés en dessous du taux d’inflation.
Cela s’appelle de la répression financière.